Le film est très réussi sitôt qu’il se concentre sur sa victime, d’autant que Carol Kane a vraiment le physique et l’interprétation adéquats, non loin d’une Shelley Duvall. Ce n’est évidemment pas du niveau de Shining, mais on retient essentiellement les vingt premières minutes et les vingt dernières, qui agissent en miroir et sont d’une intensité malsaine rare. Merci Dana Kaproff pour la musique : Un poil sur-utilisée certes, mais elle propulse le film vers des rives anxiogènes, bien accompagnée par l’ambiance sonore et la récurrence de la stridence téléphonique.
En son centre, c’est en revanche plus décousu. A vouloir filmer en parallèle le psychopathe évadé de son asile (profitant de passer dans la roue du Halloween, de Carpenter) se cherchant « une amie » et l’enquêteur à ses trousses, Fred Walton se perd un peu. Disons que dans le genre, L’étrangleur de Boston est passé par là. Et que Schizophrénia ou encore Maniac feront mieux dans la foulée. Et puis Fleischer, Kargl & Lustig sont des cinéastes un poil plus inventifs, il me semble.
Mais le film vaut assurément le détour pour son ouverture. Ainsi que pour la conclusion de son ouverture, sèche, macabre et en totale rupture avec ce que l’on attend : Le prolongement, l’affrontement ou la résolution frontale chère au cinéma de genre. Difficile de ne pas voir dans cette ouverture une matrice du Scream, de Wes Craven, puisque le coup de fil et le home-invasion sont reliés. D’autant que la maison exerce là-aussi un vrai pouvoir d’attraction tout en faisant la part belle à de mystérieuses zones d’ombre.
Quant à cette fin, elle achève d’en faire home-invasion haut de gamme. Rarement eu autant de frissons qu’au moment de la scène du lit. J’en frissonne rien que d’y repenser. Bref, les deux extrémités sont très intenses et le film tente autre chose en son cœur, c’est tout à son honneur, même si le résultat est un peu raté. Terreur sur la ligne donnera naissance à un remake (du même nom) réalisé par Simon West en 2006. Dans le peu de souvenirs que j’en garde, le film cochait lui, toutes les (mauvaises) cases.