L'allaitante et sculpturale Gina Carano (“The Mandalorian"), reniée par Disney pour des tweets jugés transphobes et complotistes, va prendre sa revanche en mettant à l’amende, une horde de méchants sudistes un peu trop envahissants dans “Terror on the Prairie”, le western le plus gentiment “Woke” de la création, qui, pourtant, démarrait sous les meilleurs auspices, lors d’un sanglant prologue. Montana 1875, rien ne va plus entre Hattie (Carano) et Jeb (Donald Cerrone) son mari. Hattie, citadine, ne veut plus de cette vie de labeur, mais Jeb en bon mal toxique et égocentrique n’a que faire des suppliques de son épouse. On restera là un point c’est tout ! Dans ces paysages désolés où rien ne pousse, la vie est chiante et le film le devient aussi. Alors que Jeb part au ravitaillement en ville à deux jours de cheval de la maison - heureusement qu’ils ne roulaient pas à l’électrique à l’époque - Hattie se retrouve seule avec ses deux enfants, dont un nouveau-né. Entre nourrir le bétail, couper du bois, nourrir le bébé, aller chercher de l’eau au puits, nourrir le fiston et se nourrir, les journées sont bien remplies et les minutes sont bien longues pour le spectateur. Mais tout ça, c’est le calme avant la ridicule tempête qui arrive en même temps qu’un quatuor de vilains Confédérés. Mené par “Le Capitaine” (Nick Searcy), un tueur aux allures de prêcheur - qui va nous péter les noix tout au long du film avec ses extraits de la bible - la joyeuse bande fera halte chez les McAllister. Décontractée comme personne, Hattie - taillée comme une armoire normande - propose un repas à ses invités, qui semblent plus intéressés par la patronne que par la pauvre omelette servie. Décidément, ces sudistes, ils ont tous les vices. Le dîner bat son plein dans une ambiance chaleureuse, mais une fortuite et macabre découverte sur la monture de l’un des hommes va changer la donne et transformer le récit en un accablant survival féministe aux relents de démagogie historique. Dans le nouvel ordre hollywoodien, les Yankees (Démocrates) sont les gentils, ils tuent par accident et les Confédérés (républicains) sont les bad guys qui tuent pour le plaisir bien évidemment. Le manichéisme 2.0 fonctionne à fond la caisse et c’est bien la seule chose qui fonctionne dans ce naufrage de l’Ouest qui pourtant bénéficie d’une magnifique photographie. Réussissant à désarmer les quatre cow-boys, Hattie les chasse de ses terres et se barricade avec ses enfants. Et là, grosse dinguerie scénaristique, les mecs ne sont pas partis ?! C’est fou !! Dès lors, le film se mue en une version d’Alamo sous anesthésie qui engourdirait même une momie ! Quelques échanges de coups de feu, dont quasiment aucun ne touchera sa cible, un début d’incendie vite maitrisé par l’indestructible fermière, le sacrifice d’une meuh-meuh, plus les citations philosophiques de l’autre casse b….s, vous donneront envie de mettre fin à vos souffrances, mais par pitié, n’en faites rien car vous allez, comme moi, être témoin de l’attaque surprise la plus débile de l’histoire du cinéma et rien que pour cela, “Terror on the Prairie” mérite son étoile !