Avec Tetris, Jon S. Baird s’attaque à l’histoire derrière l’un des jeux vidéo les plus célèbres de tous les temps, mais le résultat reste maladroit.
L’un des points forts du film réside dans le personnage de Henk Rogers, incarné de manière attachante par Taron Egerton. On suit avec intérêt son combat acharné pour obtenir les droits de distribution, et la photographie, bien que neutre, assure un rendu propre et agréable.
Cependant, de nombreux choix narratifs viennent plomber l’ensemble. Le film adopte un énorme parti pris en idéalisant Henk Rogers, au détriment d’une vision plus équilibrée. Cette approche s’accompagne du cliché américain classique d’une Russie communiste caricaturée comme froide et sans âme, ce qui alourdit l’intrigue. De plus, on apprend étonnamment peu sur la création de Tetris, un aspect qui aurait pu enrichir le récit. À la place, le film se perd dans une bataille administrative interminable, où les enjeux techniques sont rapidement éclipsés. Les inserts en 8 bits, pourtant censés apporter une touche ludique, deviennent rapidement redondants et lourds.
Malgré quelques qualités, Tetris s’égare dans une intrigue administrative confuse et des stéréotypes usés. Un film qui aurait pu captiver, mais qui finit par manquer sa cible.