La saga Massacre à la tronçonneuse est l’une de celles qui ont le plus souffert de ses suites, ce qui avait suivi privilégiant le gore facile à défaut d’une mise en scène efficace (rappelons-le pour ceux qui n’auraient pas vu le premier opus, l’horreur était suggérée, mais le tout était si bien foutu que l’on en ressortait en ayant eu l’impression d’avoir vu le film le plus dégueulasse au monde).
La franchise fut ramenée sur les devants de la scène il y a quelques années avec deux opus acceptables, dont un remake et un autre suivant la tradition des préquels. Celui-ci fait en revanche fi de tout ce qui a pu être fait auparavant en usant comme générique d’introduction de multiples plans du premier (celui de 74), nous faisant bien comprendre qu’il est le second, enfin le deuxième second — je sais c’est le bordel.
Bref le métrage ne tarde pas de montrer à quel point son originalité aura vite atteint ses limites, la première scène semblant être un copié/collé de celle de The Devil’s Rejects, avec la famille macabre barricadée chez elle et avec en face les forces de l’ordre et quelques hillbillies. Notons également la présence de Bill Moseley en leader de la famille foldingue, rôle qu’il tenait déjà dans The Devil’s Rejects, histoire d’appuyer ce sentiment de créativité inexistante.
Bon, passons cela et plongeons-nous dans ce slasher qui essaie de faire vibrer la fibre rétro. Ok, on a des teens tous plus cons les uns que les autres, avec quelques petites pépés qui vous feront vous dresser dans votre fauteuil, qui se préparent pour accompagner une amie qui doit récupérer l’héritage de la famille maudite, celle-ci en étant la descendante. Ce qu’elle ne sait pas c’est que dans le coin rôde Leatherface, son cousin, qui a une sacrée envie de la buter. On se croirait presque à Haddonfield.
Tout est téléphoné, poussif, et si le gore n’était pas aussi efficace nous serions sortis de la salle en sautant à pieds joints sur nos lunettes 3D (parce qu’en plus la 3D est très mal utilisée, dès le début avec une maison en feu où les flammes en CGI sont totalement ratées, et le reste de son utilisation se limite à vous foutre en pleine gueule la fameuse tronçonneuse). Le réalisateur John Luessenhop tente même de pomper une nouvelle fois The Devil’s Rejects en essayant de susciter de l’empathie chez le spectateur pour cette famille de dégénérés, sans succès, évidemment.
Texas Chainsaw 3D n’est pas un bon film. Il ne mérite pas le prix d’une place de cinéma, en revanche il méritera d’être acheté à petit prix rien que pour le plaisir de voir boyaux et membres voler dans tous les sens. Quelques passages sont à saluer, dont l’irruption de Leatherface en plein milieu d’une fête foraine, mais pour le reste c’est très énervant de voir à quel point toutes les oeuvres de référence de l’horreur/épouvante ont été mixées ensemble pour que cette bobine soit pondue (sans compter les gimmicks de l’oeuvre originale de Tobe Hooper, usés jusqu’à la corde).