Massacre à la tronçonneuse 2.0.
En 2003, Platinum Dunes, la boîte de Michael Bay, Brad Fuller et Andrew Form avait commencé à dépoussiérer le slasher avec un remake de Massacre à la Tronçonneuse. Aujourd’hui, les droits sont vendus à LionsGate.
Et les 10 ans du premier remake coïncident avec le nouveau reboot de la part des nouveaux détenteurs des droits, sobrement intitulé Texas Chainsaw. Prenant le parti d’effacer de sa timeline tous les autres épisodes en s’insérant dès son prologue dans le prolongement du tout premier film de Tobe Hooper, le film est plutôt habile et promet d’être différent. Malheureusement, on se retrouve avec un sombre slasher de série pendant une bonne heure, ensuite. Les personnages sont génériques, les acteurs ne sont pas bons (seule Tania Raymonde tire son épingle du jeu durant cet acte), les meurtres sont remplis de sang en CGI et même si l’on ne s’ennuie pas, on est en terrain connu.
Et pourtant, les scénaristes et le réalisateur décident d’un coup de partir dans une direction étonnante pour ce genre de production et le film s’anime. Thom Barry, Paul Rae et Scott Eastwood y deviennent bien plus importants, au grand plaisir du spectateur tant ils sont bons et cabotins au possible. Même si l’idée originale du film ne marche qu’à moitié, voire pas du tout dans les quinze dernières minutes, on ne peut que saluer John Luessenhop et son équipe d’avoir essayé de relancer l’intérêt d’une franchise qui tournait en rond. C’est admirable, même si le film sombre souvent dans la tendance du body count qui grimpe sans raison, tout en refusant d’être réellement osé. On ne tue que les personnes idiotes ou méprisables, mais quand Leatherface se retrouve dans une fête foraine, il n’y tue personne d’extérieur à l’histoire. Etrange… Le film finit dans un climax d’une bêtise hallucinante et un effet gore aussi risible qu’attendu dès les premières secondes de la scène.
Texas Chainsaw n’est pas un mauvais slasher, malgré tous ses défauts. Il a le mérite d’être tout le temps divertissant et de ne jamais mentir sur la marchandise tout en essayant d’innover dans sa dernière demi-heure. Bien joué.