Michel Houellebecq doit aller faire un séjour en thalassothérapie à Cabourg, et il va rencontrer Gérard Depardieu, venu pour la même chose. Ils vont discuter de la vie jusqu'à ce qu'ils sont accostés par une connaissance du romancier qui leur demande de l'aide parce que sa mère de 80 ans a disparu.
Dans un parcours toujours aussi iconoclaste, Guillaume Nicloux s'aventure sur le terrain du Groland avec deux acteurs qui ont déjà collaboré avec Delépine et Kervern, et il faut dire que ça lui réussit plutôt pas mal. Et on ne rappellera jamais assez à quel point Michel Houellebecq est un acteur comique né, avec sa tête de Droopy, sa diction assez molle et tout ce qu'il dit, où il ambitionne d'être président de la République devant un Depardieu qui semble parfois halluciné devant ce gugusse. D'ailleurs, ce dernier semble plus ou moins jouer son propre rôle, n'hésitant pas à dévoiler son énorme ventre lorsqu'on lui étale de la glaise sur le corps, envoyant bouler tout le monde, hommes politiques comme les gens du cinéma, laissant dire que le cinéma c'est de la merde, et chantant les louanges de la Russie. On retrouve même dans une apparition clin d'oeil Françoise Lebrun, qui vient aussi faire de la thalasso.
Par contre, je suis moins client de la seconde partie, consacrée à la disparition de cette femme de 80 ans, qui aurait quitté son mari pour vivre autre chose, mais il y a toujours ce sens l'absurde qui m'amuse toujours autant. Jusqu'à une apparition là aussi dingue d'un certain Sylvester Stallone, aperçu en train de faire du naturisme sur Cabourg (!), qui va apparaitre devant Michel Houellebecq pour une discussion surréaliste, basée sur le film Oscar qu'il avait tourné en 1990.
Nicloux a eu sans doute des moyens modestes, à la manière d'un film Grolandais, pour tourner cette bizarrerie, mais si on est sensible à l'humour absurde, ainsi qu'à la tête de Houellebecq, on peut se laisser séduire.