Cynisme, ironie, paradoxe.
J'ai lu "le Lord of War de la cigarette".
Voilà tout est dit ou presque.
Thank you for smoking est un film qui n'oublie jamais ce pourquoi il est là : se vendre.
À l'instar de son propos et de son héros, on est quelque peu gênés aux entournures par les facilités disséminées ici et là.
Non-fumeur convaincu, j'ai finalement peu appris sur l'industrie du tabac alors que j'espérais quelques éléments de ce côté.
La rhétorique est agréable même si fondamentalement peu originale.
On aurait peut-être apprécié, à tout prendre, que le réalisateur persiste davantage dans l'absence de morale de son personnage principal, quitte à opérer un retournement un peu moins complet par la suite.
Pris au piège de ses propres arguments, comme l'on s'y attendait, Aaron Eckhart chemine à travers un schéma par trop classique pour être réellement passionnant.
Une relation amour/haine qui se construit entre lui et son produit, partant d'un corporatisme, capitalisme et libéralisme assumés pour aller vers une distanciation progressive au gré de ses mésaventures personnelles.
C'est un film égocentrique sur un égocentrique et une (partielle) rédemption.
Indéniablement efficace, finalement il ne se démarque cependant jamais vraiment des autres films du genre et cela explique un verdict mitigé.
Petit coup de coeur pour Katie Holmes, une fois n'est pas coutume, dans le rôle d'une petite pute manipulatrice (une journaliste quoi).
Relativement jubilatoire.
Ça se laisse regarder sans peine, mais ce n'est pas indispensable.