... [Avis de comptoir] ...
Encore un polar récent pour lequel j'avais pas mal d'attentes et qui en définitive ne se montre pas à la hauteur des espérances.
On met de côté les attentes perso', justement et on s'arrête sur le film uniquement. Dans l'ensemble c'est mal branlé. Si l’on peut apprécier le réal ou les acteurs, That demon within est difficilement défendable. Y a un truc dans l'intrigue qui cloche, le rapport Nick Cheung/Daniel Wu est mal amené. C'est grossier. Ça manque d'une cruelle cohérence et donc de finesse. De ce fait, il est difficile de pleinement entrer dans le film.
Après on voit où veut en venir Dante Lam, d'ailleurs il conclut son film avec une phrase qui illustre ce qu’il a mis en scène. L’initiative, la démarche de ce qu’il souhaitait raconter est franchement pas mal et ça laissait espérer de bonnes choses mais finalement il n’y a pas... grand-chose. Même s’il y a des éléments très intéressants sur les croyances chinoises comme le Karma. Tout de même, c’est juste mal branlé, vraiment. Le sentiment qui persiste, encore et toujours.
A part ça, la réal’ est propre mais c’est quasiment anecdotique tant les dernières prod’ de ce type sont léchées niveau photo, cadre, etc… Le contraire aurait été une vraie déception, surtout que Dante Lam est un bon artisan. J’ai beaucoup aimé certains plans, certaines idées de juxtapositions. Mais à l’image de ses films précédents, il y a toujours un truc qui cloche. Au-delà de ça, il y a une p’tite chose qui m’a interpellé. Pour un mec qui a su filmer l’action d'une façon pas dégueu’ jusqu’à présent, je l’ai trouvé peu intéressé par les scènes de fusillades. Elles manquent de sel. Il les met en scène comme on les regarde, c’est-à-dire de façon plate, sans réel entrain. Pourtant, elles revêtent d’une importance non négligeable. On parle de braqueurs et des tensions que ces derniers vont connaitre entre eux. On dirait que Dante Lam est plus intéressé par son sujet central (campé par le personnage de Daniel Wu) mais il ne parvient à l’exprimer avec justesse et loupe sur tous les tableaux. Parce que le parti pris de ne jamais montrer les braquages, très bien, on l'accepte mais encore faut-il susciter une tension par la suite lors des interventions policières, et ainsi donner du corps à l'ensemble.
En définitive, ce film donne le sentiment de manquer de scène (comme s'il manquait de petits bouts par-ci par-là alors qu'il est même plutôt long par moment) ou il est juste mal monté, c'est donc mal branlé. La fin très sud-coréenne tire en longueur. C’est très mitigé tout ça...