J'ai des sentiments très contrastés avec le cinéma d'Abel Ferrara, où le sublime peut facilement côtoyer le mauvais. The addiction se situe pile au milieu, pour une version peu lourdingue du vampirisme, où la jeune femme qui est mordue se trouve soudainement prise d'une addiction. Au sang, bien entendu, mais c'est souvent un dérivé d'autre chose ; quand on connait la biographie d'Abel Ferrara, elle touche bien entendu à la toxicomanie.
Traiter ainsi du thème du vampire à la recherche de quelque chose, comme un junkie en manque de sa dose, c'est peu ou prou la même chose pour lui. Mais quand il veut penser, c'est là que ça devient problématique, notamment ces plans gênants de cadavres dans les camps de concentration où en gros l'homme est addict au Mal, c'est vraiment pas subtil. Mais aussi en citant des penseurs comme Nietzsche, Sarte, ou Dante.... Je trouve ça au fond plus pompeux qu'autre chose, au risque de desservir son propos. tout comme la présence de Christopher Walken, annoncé en énorme sur l'affiche alors qu'il n'apparait que cinq minutes, qui cite du Baudelaire dans un ascenseur.
Reste la forte présence de Lily Taylor, cette jeune femme qui va devenir un vampire, ainsi que ce noir et blanc de tout beauté, qui trahit également un budget rachitique, où on entend en bande sonore du Cypress Hill, et on a là un objet tout à fait curieux, pas mauvais, mais qui veut trop penser sur lui-même au lieu de donner aux autres.