Combien de cinéastes peuvent se targuer d'avoir approfondis le thème du vampire au cinéma ? Combien de films ont dépassé le stade de la forme pour mieux servir le fond ? La réponse est simple : Trop peu.
The Addiction d'Abel Ferrara rentre dans cette catégorie et malgré le manque de célébrité, ce film mérite de rentrer au panthéon du film de vampire.
Ce film est une expérience visuelle de par son esthétisme développé avec classse. Le film tourné, en noir et blanc, utilise la lumière pour restituer cette ambiance gothique qui reste toujours très discrète. Toute fois elle n'est jamais aussi pompeuse qu'entretien avec un vampire. Ferrara échappe au cliché du genre en utilisant un minimum d'effets spéciaux et en se concentrant sur l'ambiance générale et le jeu des acteurs. L'apparition de Walken y est comme toujours teintée d'une grande classe, dommage qu'elle soit si courte. Mais tout bon film d'Abel Ferrara qui se respecte doit se dérouler à New York et c'est le cas. Une ambiance gothique mélangée aux rues sales et miséreuses de New York donne au film une ambiance unique qu'on retrouve nulle part ailleurs.
Mais le vrai intérêt n'est pas l'aspect visuelle mais le propos totalement novateur développé dans les dialogues. Pour ne pas trop spoiler et laisser le plaisir de découvrir le film, on peut dire que le vampirisme y est abordé comme une addiction qui se maitrise mais dont on ne soigne pas. Le raisonnement philosophique autour du thème de l'addiction est bien trouvé mais il risque d'en agacer plus d'un.
Il est clair que de nombreuses personne qui le regarderont le trouveront pompeux et prétentieux dans le propos. Mais il est certains que ce film mérite d'être plus connu et de s'y attarder car cela reste une œuvre singulière.