Un film que je revois un peu à la hausse. Pourtant, la première partie, plus du genre espionnage avec son lot d'alliances et de trahisons, ne me passionnait guère, me rappelant The Unjust avec un traitement trop distancié des conflits, mais néanmoins monté ici de manière plus dynamique. Mais finalement, une fois les enjeux bien définis, j'ai commencé à prendre mon pied durant la seconde moitié du film tant elle nous offre parmi les plus belles fusillades que j'ai vu dans le genre depuis un certain temps au cinéma, et au niveau des tatanes ça envoie bien aussi, sèches et sans concessions.
Alors certes, ce film n'est pas dénué de défauts, comme un certain manque de fluidité par endroits, une histoire pas très originale, et surtout le couple nord-coréen qui ne fonctionne pas super bien en termes d'émotion alors qu'il s'agit quand même de l'enjeu central du dernier acte. Mais les qualités l'emportent finalement avec un très bon taff au niveau de la réalisation et un casting de bonnes gueules en dépit d'une caractérisation pas toujours finaude, du moins du côté des acteurs non-coréens.
Je rajouterais que même si dans le fond, on n'est guère surpris, on est quand même content de retrouver une patte et une couleur locale (ce qui n'est pas étranger au fait qu'on se retrouve en plein conflit entre sud et nord-coréens) malgré que ce soit tourné à l'étranger. Ainsi, même si évidemment ce film s'inspire aussi d'une certaine tradition du film d'espionnage, jamais on a l'impression que le style de Ryoo Seung-wan s'américanise en s'exportant en trouvant un certain équilibre formel entre les deux tendances.
Bref, même si The Berlin File ne réinvente pas la poudre, il offre un divertissement sacrément efficace qui satisfera autant les amateurs d'espionnage et d'enquête que d'action burnée. Par contre, vu le dénouement, on peut s'attendre à une suite à la façon Jason Bourne, une mauvaise manie du Blockbuster actuel qui veut à tout prix se rentabiliser à moindres frais alors qu'il y avait moyen de faire plus subtil pour que le film se suffise aussi à lui-même.