Spider-man réalisé par Webb, ça coule de source !
Il est étrange de voir un reboot d'une trilogie se faire si rapidement, et si on a su depuis que c'est plus pour des raisons financières que réellement artistiques (Sony devait produire un nouvel épisode avant une certaine, sinon il perdait les droits), je trouve que c'est un renouveau prometteur.
Prometteur car il met en avant un nouveau Peter Parker, très différent de chez Sam Raimi ; ici, il apparait comme presque arrogant, toujours prompt à lancer une phrase débile, mais surtout, il apparait comme torturé, à la fois par la disparition de ses parents et de son oncle Ben.
Pour le coup, j'applaudis des quatre pieds le choix de Andrew Garfield, car en plus d'être un des futurs grands du ciné américain, je le trouve meilleur que Tobey Maguire, il n'apparait pas comme fade, a pour lui la fougue de la jeunesse, et ce qui est amusant, c'est qu'on croit vraiment qu'il est Spider-man, étant donné qu'il enlève fréquemment son masque.
D’ailleurs, le costume a lui changé, tout en lycra, et exit les projections de toiles par le poignet de façon naturelle, mais ça passe par deux petits engins qui fonctionnent de la même façon.
A l'image de mon précédent paragraphe, le problème du film est de se frotter à la précédente trilogie de Sam Raimi, et surtout le deuxième film qui fut fantastique. Disons que si les grandes lignes sont identiques, le traitement est différent, plus tortueux, moins efficace sur les scènes d'actions, mais je ressens comme une complémentarité, une face B d'une même histoire.
Il est courant que les comics proposent plusieurs variations d'un personnage en même temps, donc il faudra sans s'habituer à voir le même schéma appliqué à un film, et vu la déferlante de super-héros à venir, il faut bien s'y faire...
Marc Webb, qui avait réalisé un chef d’œuvre romantique (500 jours ensemble), est peut-être celui qu'il fallait pour cet épisode, car si les scènes d'action n'ont pas l'air de l'emballer (elles sont mal fichues, bourrées d'incohérences, et le Lézard est un peu ridicule), il est toujours très fort dans la manière de dépeindre une relation amoureuse sur le point de naître.
En effet, le film repose principalement sur la naissance de l'amour entre Peter Parker et Gwen Stacy (Emma Stone, dont je suis amoureux de ses cuissardes et de sa blondeur), et sur les hésitations qu'ils ont à s'avouer leur amour. Cela commence d'ailleurs par une superbe scène dans le couloir du lycée où les deux ados arrivent à peine à se parler pour se fixer un rencard, et l'effet comique marche sur leurs hésitations.
La place accordée à l'oncle et à la tante de Peter Parker est plus importante, et cette fois, place à Martin Sheen et au grand retour de la superbe Sally Field (Norma Rae, merde !) qui sont tous les deux magnifiques, surtout cette dernière qui incarne très bien la fragilité de perdre son mari et son "fils adoptif" car elle sent qu'il devient différent.
N'oublions pas la présence de Denis Leary en flic protecteur de sa fille, et le grand méchant, le Lézard, incarné par Rhys Ifans, mais dont les motivations semblent un peu trop obscures pour convaincre totalement.
Concernant la musique, on a droit à James Horner, et il est pénible de voir qu'il pille encore et toujours sa propre oeuvre, et ici, c'est rien de moins que ... Titanic, dont des passages sont clairement exprimés (comme la scène de l'alignement des grues).
Parler de photocopie serait un pléonasme concernant James Horner...
Peut-être ne suis-je pas assez calé en matière de comics pour voir une éventuelle trahison, mais il y a dans ce reboot quelque chose de très prometteur pour une suite qui pourrait être plus réfléchie et frapper encore plus fort. Avec des acteurs pareils, ça ne devrait pas être difficile.