Sympa mais quel intérêt de faire un reboot si proche (temporellement et thématiquement) ?
Spider-man de Sam Raimi est sorti en 2002 et à peine 5 ans après le dernier épisode de la trilogie du réalisateur de Evil Dead, Columbia Pictures nous sort un reboot ! Je dois avouer que je n'étais pas du tout tenté d'aller le voir au cinéma... et grand bien m'en a pris.
Cet Amazing Spider-Man est une sorte de reboot plus "Nolanisant" du film de Raimi : l'histoire est, grosso modo, la même, les passages clés et les moments forts sont toujours là (l'obtention des pouvoirs, Uncle Ben, un ennemi pas si manichéen, la fille,...) mais la forme change légèrement, avec un traitement un peu plus sombre et un peu plus réaliste. Et c'est là que le bât blesse : Marc Webb et James Vanderbilt n'ont pas osé ou pas pu aller jusqu'au bout de leur reboot. Pour moi, le côté réaliste et sombre n'est pas assumé et le résultat donne un film un peu bâtard qui a les fesses entre la chaise de l'humour et de la naïveté (Peter Parker n'est qu'un adolescent) et un côté réaliste qui abandonne le côté léger du film de Raimi mais en mettant quelques scènes incongrues (Spider-Man qui téléphone à Gwen devant des passants ahuris m'a fait penser au Spider-Man de Raimi dans l'ascenseur).
Et si j'ajoute à ça un Andrew Garfield qui me fait, malheureusement pour lui, trop penser à Hayden Christensen dans SW : Episode 2 avec sa façon de jouer un Parker comme Christensen joue Anakin dans son phrasé, ses mimiques et ses hésitations, cela a forcément joué en sa défaveur. De plus, j'ai trouvé que prendre Sally Field et Martin Sheen pour les parents de Peter n'a rien ajouté au film. Ces personnages étant importants mais peu à l'écran, ce ne sont que des faire-valoir, finalement, prendre des acteurs aussi reconnaissables n'a fait que me sortir du film à chaque fois que je les voyais. Seule Emma Stone et Rhys Ifans s'en sortent bien grâce à leurs personnages de femme plutôt forte et décidée d'un côté et un ennemi assez charismatique qui n'est, au fond, pas si méchant. Je regrette juste un certain manque d'originalité puisque Spider-Man 2 proposait déjà le même type d'ennemi. Par contre, j'ai bien aimé le traitement fait à Norman Osbourne et la façon dont son ombre plane sur le film qui annonce sa présence dans Amazing Spider-Man 2, probablement.
Mais, pour ne pas finir cette critique en ne disant que du mal du film, avouons que les fondamentaux sont présents : de l'action, un adolescent qui découvre des pouvoirs, la construction de son costume qui illustre la construction de l'état d'esprit de super-héros dans la tête de Parker (d'ailleurs, je ne me souviens plus s'il a retrouvé l'homme au tatouage....), les relations difficiles entre Spidey, la police et la ville,... Le tout est présenté dans un écrin composé de beaux effets spéciaux, d'un montage dynamique et de musiques sympa mais dont le thème est bien plat par rapport à celui de Danny Elfman.
Bref, un film sympa mais qui sort bien trop tôt.