The Amazing Spider-Man - Le Destin d'un héros par AntoineRA
Depuis que la franchise a été rebootée, Spider-Man est un peu devenu un héros de seconde zone, alors qu’il était auparavant au sommet des adaptations (et du box-office), et il est vrai que la franchise a perdu de sa magie. J’en attendais plus de ce The Amazing Spider-Man 2 (qu’il soit le meilleur film sur l’Homme Araignée et bouscule le genre comme ses aînés) mais ce n’est pas pour autant que je suis déçu, car il réserve bien des surprises.
Le pseudo style Dark Knight/nuit du précédent volet est délaissé au profit d’un film haut en couleurs, avec beaucoup de séquences de jour, et une tonne d’humour. Le costume a également été redessiné et semble tout droit sorti du comics, bien que le précédent avait de jolis effets aussi. Et là où le long-métrage atteint des sommets, c’est du côté des scènes d’action et des affrontements qui sont hallucinants. Les effets spéciaux sont excellents, et les effets pratiques réalistes ont été mis de côté pour se servir essentiellement d’effets numériques. Rien de mieux pour une liberté de mouvement totale, des acrobaties spectaculaires (vues GoPro folles, interactions avec la toile sensationnelles), et des chorégraphies à couper le souffle. On n’a jamais vu Spider-Man comme ça !
D’ailleurs, la 3D (post-convertie) profite de ces scènes numériques pour briller (bien plus que la 3D native du précédent), et offre de vrais moments de gloire sur les superbes ralentis en gros plans au cœur des séquences les plus dynamiques. Une bonne surprise, et à recommander, même si elle est plus faiblarde sur les scènes de vie (trop de flou sur les changements de focale).
Côté histoire, c’est un peu morcelé, le film introduit beaucoup mais garde un bon rythme. Webb revient sur l’intrigue de fond avec les parents Parker, et le complot scientifique d’Oscorp qui dévoile des plans plus vastes et intéressants. Les scènes de vie quotidienne et de romance sont néanmoins plus niaises (et ont une réalisation de série TV), mais la relation Peter/Gwen est moins proéminente et il y a de nombreux gags et dialogues marrants. D’ailleurs, Andrew Garfield se force moins à rendre Peter cool, même si pendant une bonne partie on a l’impression que rien ne l’atteint, et on est nostalgique du côté gauche de Maguire. Le film gagne vraiment son identité après coup, sur le dernier tiers je dirai, avec des scènes fortes qui réussissent enfin à fonctionner au niveau émotionnel. Ainsi, les scénaristes auraient peut-être gagné à changer deux-trois scènes pour que ce moment survienne plus tôt.
The Amazing Spider-Man 2 ne fait pas la même erreur que Spider-Man 3, à vouloir traiter les arcs de chaque méchant dans le temps du film. On retrouve ici l’esprit du comics avec le Rhino qui devient un ennemi routinier de quelques minutes, juste pour donner une double-page d’action. Introduire Harry Osborn et le Bouffon Vert laissait craindre un syndrome Brock/Venom, mais le développement reste réfléchi et partiel ; et c’est déjà un morceau de choix ! Car l’antagoniste principal est Electro/Max Dillon. L’approfondissement du personnage est génial, tout comme la prestation de Jamie Foxx ; on a une empathie naturelle pour lui. Pour ce qui est des designs de chaque méchant, et de leurs origines, cela diffère du comics mais fonctionne dans le film. Le long-métrage adopte la narration des bandes dessinées, laissant entrevoir une histoire globale de Spider-Man qui rencontre ces personnes sur son passage, et non le format usité une histoire/un méchant.
Dernier point : la présence d’Hans Zimmer à la bande-son. Ses thèmes pour Spider-Man, le Bouffon Vert, et surtout Electro, sont d’excellente facture. Les morceaux Pop/Rock sont également bien choisis. Toutefois, il n’y a rien de révolutionnaire, comme il l’avait annoncé, et son style est très basique sur la musique d’ambiance et facile pour les moments dramatiques, là où James Horner créait des partitions pleines de subtilités et homogènes. Henry Jackman aurait sans doute mieux convenu tant il sait allier l’humain et le spectaculaire dans sa musique.
Finalement, The Amazing Spider-Man 2 est une belle amélioration par rapport au précédent, même s’il demeure inférieur au deuxième volet de Raimi, pour ma part. Avec ce qu’il faut d’humour, un héros toujours plus impressionnant, et un scénario correct qui annonce de grandes choses pour l’univers cinématographique du Tisseur, on peut dire que Marc Webb, après un démarrage hésitant, met enfin en scène Spider-Man tel qu’il le conçoit, et surtout tel qu’il devrait l’être.