Pendant la World Premiere de The Amazing Spider-Man 2, le producteur Matthew Tolmach annonce des spin-off sur l’univers du tisseur : Sinister 6 et Venom, il annonce aussi un Amazing Spider-Man 3 et même un Amazing Spider-Man 4 ! Ils sont confiants chez Sony après le succès de The Amazing Spider-Man.
Pour mettre en place ce Sonyverse ou Spiderverse, comme ils aiment à l’appeler, il va falloir commencer à semer des intrigues. Ils disposent seulement de The Amazing Spider-Man 2 pour mettre un maximum d’informations sur les Sinister 6, Venom ou pour les suites. Tout en pensant à clôturer les intrigues déjà présentes dans Amazing Spider-Man. Le cahier des charges est lourd et il va énormément peser sur le scénario et sur le montage de ce film.
On a la chance de revoir Marc Webb à la réalisation qui va pouvoir continuer son histoire d’amour entre Peter Parker et Gwen Stacy. Le réalisateur de Amazing Spider-Man et surtout de (500) jours ensembles montre qu’il sait travailler les relations amoureuses. Peter est tiraillé entre la promesse faite au père de Gwen, de ne plus la côtoyer, à son irrésistible attachement envers la jeune blonde. Et même quand il décide de rompre, il ne peut s’empêcher de la suivre. Il est même prêt à lâcher le costume de Spider-Man pour la suivre en Angleterre. L’histoire d’amour entre Peter et Gwen est le ciment de ce Amazing Spider-Man 2 jusqu’à la scène dans l’horloge.
Magnifique scène que connaissent tous les lecteurs de comics, tout particulièrement du Amazing Spider-Man #121. Ce comics qui est à l’origine de beaucoup de chose dans la vie de Peter Parker et dans la vie de Spider-Man. En refaisant cette scène, Sony espère qu’elle sera aussi à l’origine de beaucoup de chose pour leur Spiderverse.
Pour en revenir à la relation amoureuse de Peter Parker et Gwen Stacy, en plus d’être crédible grâce à la mise en scène de Marc Webb, elle est crédible grâce à l’interprétation de Andrew Garfield et Emma Stone. Ils sont touchants. Il faut aussi rappeler que Andrew et Emma sont en couple pendant le tournage de Amazing Spider-Man 2, ce qui doit faciliter la chose.
Dans Amazing Spider-Man, Peter Parker devenait Spider-Man, dans Amazing Spider-Man 2 c’est Spider-Man qui apprend à devenir Peter Parker. Dès le début du film, on voit Spidey très à l’aise dans son costume, virtuose. Il est confiant pour gérer les situations de crise, pourtant il est beaucoup moins confiant lorsqu’il faut prendre des décisions en étant Peter, jusqu’à cette décision de lâcher le costume. C’est à ce moment que Spider-Man devient aussi Peter Parker.
C’est pour cette histoire, Peter et Gwen, la meilleure relation amoureuse d’un Spider-Man au cinéma, que j’aime Amazing Spider-Man 2. J’ai beaucoup plus de mal avec le reste.
J’évacue tout de suite ce qui, selon moi, a énormément alourdi le film, c’est l’intrigue autour des parents de Peter. Ce n’était déjà pas très intéressant dans Amazing Spider-Man, mais ça l’est encore moins dans celui-ci. Tout ça pour conclure sur le fait que l’ADN des Parker réside dans les araignées radioactives et que seul un descendant des Parker pouvait devenir Spider-Man, d’où le sous-titre du film : Le Destin d’un héros.
Parallèlement à Peter Parker il y a Harry Osborn. Lui aussi a un destin, mais ce n’est pas le destin d’un héros, c’est le destin d’un vilain. La maladie de son père, Norman Osborn, déjà teasé dans Amazing Spider-Man, est génétique. Il va mourir et pour se guérir il décide de s’injecter du venin d’araignée radioactive (possédant l’ADN des Parker, je le rappel). Il va donc devenir le Bouffon Vert. Dane DeHaan, très, très bon dans Chronicle livre un Bouffon Vert très différent de celui de James Franco, plus proche de celui de William Dafoe, mais avec le costume en moins. Il reste très anecdotique même si il est à l’origine de la scène de l’horloge.
Encore plus anecdotique c’est le Rhino. Incroyable d’avoir basé la promotion de son film sur un vilain qui apparaît moins de cinq minute à l’écran, dont quelques secondes véritablement en Rhino. On ne peut trop rien dire sur l’interprétation de Paul Giamatti qui n’a le temps de rien.
Ça me permet de dire que la promotion était assez catastrophique, on nous promet trois vilains alors qu’en réalité, on va en avoir qu’un et demi. Le pire reste le spoil de la scène de l’horloge dans les bandes annonces. C’était assez honteux de spoil la mort de Gwen Stacy, et voilà, je viens de faire comme eux.
Revenons à nos vilains et au vilain principal qui est Electro. Un bon choix, on avait jamais vu Electro a l’écran et ses pouvoirs permettent de belles choses. Max Dillon est un employé de Oscorp, talentueux, mais invisible. L’incarnation de Jamie Foxx en Max est assez ridicule, trop caricatural, jamais un gars comme lui est invisible auprès de ses collègues. C’est quand il devient Electro que son interprétation est meilleur. Le déclic c’est la scène sur Times Square. D’un gars transparent, il passe à un gars qui brille d’une lumière bleue. Son rêve est réalisé, tout le monde va pouvoir le regarder. C’est assez simple, mais c’est suffisant. Le combat dans la centrale est percutant, dommage qu’un détail me fait sortir du combat.
Ce n’est pas grand chose, mais c’est suffisant pour que je sorte totalement de ce combat. C’est la musique intradiégétique lorsque Electro cogne sur les antennes électriques. Elle est intradiégétique car Spider-Man dit qu’il n’aime pas cette musique, donc il l’entend. Ça fait un effet flipper assez cartoonesque et on reconnaît surtout la mélodie de L’araignée Gipsy. C’est trop pour moi, ma suspension d'incrédulité ne me permet pas ce genre de chose.
Pourtant à la musique c’est quand même Hans Zimmer. Mais j’abuse un peu parce que la composition de Zimmer est géniale. Jusque là, dans tous les films Spider-Man, il n’y a eu que de bonnes compositions. Pour celle-ci, il se fait aider par un groupe créer pour l’occasion : les Magnificent Six (Pharrell Williams, Johnny Marr, Mike Einziger, Junkie XL, Andrew Kawczynski et Steve Mazzaro) en référence aux Sinister 6.
Avant de finir, je ne vais pas passer à côté du caméo de Stan Lee, créateur de Spider-Man (avec Steve Ditko). Il est moins bon que dans Amazing Spider-Man, mais ça me permet de dire que la direction artistique de Amazing Spider-Man 2 est beaucoup plus orienter vers le comics book que son prédécesseur avec des couleurs plus flashy et plus pop.
Pour résumé, on a l’intrigue amoureuse de Peter Parker et Gwen Stacy, l’intrigue des parents de Parker, l’intrigue sur la maladie des Osborn, l’intrigue sur Electro, le Rhino. Et je ne vous ai pas parlé de l’introduction du personnage de Black Cat, de l’introduction du vilain Alistair Smythe ou encore des armures du Vautour et du Docteur Octopus pour préparer les Sinister 6. Et j’ai pas fini parce qu’on lâche aussi des références à Venom, au Docteur Curt Connors et a Morbius.
Le film intègre trop d’éléments et c’est le bordel. Dans les scènes coupés on y retrouve la première apparition de MJ et le retour du papa de Peter Parker qui n’est pas mort… J’ai failli oublier, dans le générique de fin, on tease les Sinister 6 avec les emblèmes de Octopus, Rhino, Electro, Vautour et Kraven et Mysterio qu’on avait jamais entendu parler jusque là.
Trop occupé à remplir son cahier des charges trop fournies pour pouvoir se trouver une identité propre, The Amazing Spider-Man 2 préfère charcuter son scénario et proposer un montage pénible plutôt que simplement nous montrer l’histoire d’amour entre Peter et Gwen ou le statut d’orphelin de Peter et Harry comme c’était prévu à la base et comme nous le raconte Andrew Garfield :
J’ai lu le scénario d’Alex Kurtzman et Bob Orci, et je l’ai vraiment adoré. Il y avait un fil rouge. Je pense que ce qui est arrivé c’est qu’au travers de la pré-production, la production et la post-production, lorsque vous avez quelque chose marchant comme un tout, vous commencez à en ôter des portions. […] Une fois que vous commencez à enlever des morceaux en disant « Non, ça ne marche pas. », le fil rouge est brisé, et c’est difficile de garder l’ensemble cohérent. Certaines personnes du studio avaient des problèmes avec certains passages, et c’est le studio qui a le dernier mot sur ce genre de films. Ce sont les pontes, donc il faut accéder à leur demande.