Un agréable soap opera conciliant action spectaculaire et scènes émotionnellement prenantes
"The Amazing Spider-Man 2" garantit un spectacle visuel façon soap opera mais s'intéresse d'avantage au personnage de Peter Parker et à sa relation avec la femme qu'il aime. À vouloir montrer trop de méchants, le scénario dévie par moments de sa trajectoire et s'emprisonne lui-même dans la toile complexe qu'il a tissée, mais le résultat est plus satisfaisant que l'épisode précédent et émotionnellement beaucoup plus prenant que l'ensemble des films de la saga !
"The Amazing Spider-Man 2" détermine un tournant dans la saga de films autour de l'homme-araignée. L'ère des anciens "Spider-Man" de Sam Raimi est cette fois définitivement révolue. La magie qui entourait la figure de ce 'super-héros' à proprement parler s'est dissipée pour désormais laisser place à un personnage plus humain, plus réaliste et à une réalité plus dure et palpable... Le premier "Amazing Spider-Man" présentait beaucoup de problèmes au niveau du scénario mais son principal avantage était de bien cerner le personnage de Peter Parker, alias Spider-Man. Il en va de même pour cette suite, qui s'intéresse désormais plus particulièrement à la relation difficile entre Peter et Gwen, la fille qu'il aime.
Parallèlement à cela, Spider-Man va être amené à faire face à de nouveaux ennemis, tous issus de la société Oscorp, laquelle semble vraisemblablement manigancer quelque chose dans l'ombre... Suite à un accident, un employé bête et gentil, grand fan de Spider-Man, va devenir Electro (Jamie Foxx), principal méchant de ce film. En même temps, le grand patron d'Oscorp, M. Osborn, meurt d'une maladie héréditaire, laissant à son fils Harry (Dane DeHaan) la direction de l'entreprise et cette même maladie qu'il voudra soigner par n'importe quel moyen. Ailleurs dans New York, un criminel (Paul Giamatti) se fait arrêter par Spider-Man et est bien décidé à se venger une fois qu'on l'aura sorti de prison...
Trois méchants (Electro, Bouffon Vert, Rhino) et une entreprise entière contre Spider-Man dans cet épisode de la saga. Le film avait toutes les apparences du concentré d'action blockbusterien à sauce hollywoodienne. Pourtant, étrangement, s'il y a en effet de l'action, ce n'est pas là que se trouve l'intérêt principal du film. Contrairement aux anciens films où Spider-Man combattait ses ennemi à plusieurs reprises du début jusqu'à la fin, le super-héros ne fait ici face à ses ennemis qu'à une ou deux reprises maximum pour chacun d'entre eux, et ces moments d'actions ne durent jamais bien longtemps, comme si le réalisateur Marc Webb avait voulu rendre ces combats plus réalistes ou bien, tout simplement, que ces combats ne l'intéressaient guère...
En effet, les méchants ne sont pas placées au centre de l'histoire de ce second opus, pas plus que les scènes de combat. L'évolution du personnage dans son environnement et dans ses relations prend une importance primordiale dans le scénario. Aussi, bien plus qu'un simple épisode dans la série des "Spider-Man", ce film s'inscrit désormais dans une continuité directe vis-à-vis du premier "The Amazing Spider-Man" ainsi que des suites à venir, ceci grâce à certaines mises en places habiles dans le scénario : d'une part l'histoire des parents de Peter qu'il essaye de découvrir, ensuite cette centralisation des ennemis autour de l'entreprise Oscorp qui cache encore bien des secrets, et enfin l'amour de Peter pour Gwen qui servira probablement de moteur dramatique pour le futur 3e épisode...
Ainsi donc, sans doute pour la première fois dans l'histoire de la saga, la relation entre Peter et sa compagne prend plus d'importance et présente plus d'intérêt que les scènes de combat avec les méchants qui, il faut l'avouer, ne sont pas des plus marquants ni des plus réussis pour le coup. Le bouffon vert et le rhino n'apparaissent que quelques minutes à l'écran... quant à Electro, bien que Jamie Foxx interprète bien le personnage et que certaines scènes sont visuellement prenantes, il ne s'agit là que d'un personnage bleu fluo peu réaliste et sans grande profondeur sur le plan scénaristique.
De plus, à vouloir montrer trop de méchants, le scénario dévie par moments de sa trajectoire et s'emprisonne lui-même dans la toile complexe qu'il a tissée. Les nombreuses scènes manquent parfois d'une transition fluide et passent souvent pour des bouts de séquences collées les unes aux autres. Mais dans l'ensemble, le résultat final porte ses fruits et présente un contenu émotionnellement beaucoup plus prenant que ses prédécesseurs. Face aux scènes d'actions cartoonesques, comiques et déplacées qui nous garantissent un spectacle façon soap opera, nous suivons l'évolution de Peter et Gwen à travers un récit cette fois beaucoup plus sérieux, beaucoup plus mûr et assez satisfaisant. Par rapport à cette relation amoureuse [attention spoiler], Marc Webb saisit également l'occasion de mettre en scène l'un des récits les plus tragiques tirés des comics de l'homme-araignée, soit la mort de Gwen, une décision sûrement difficile à prendre pour la production et les scénaristes, mais une décision réfléchie, décisive et inscrite dans une logique à la fois scénaristique et à la fois en corrélation avec le monde actuel dans lequel nous vivons. Cette scène tragique et les réflexion de Peter qui s'ensuivent sont probablements les moments les plus forts et les plus émotionnellements prenants de toute la saga "Spider-Man" à ce jour.
Une suite très positive donc, pas parfaite mais bien meilleure que son prédécesseur. La comparaison avec l'ancienne saga "Spider-Man" n'a plus lieu d'être ici, car le personnage de Peter Parker et les circonstances prennent désormais des ampleurs totalement différentes d'une saga à l'autre. "The Amazing Spider-Man 2" parvient à concilier d'une part l'action pour ceux qui en demandent et d'autre part un récit plus structuré et plus réfléchi sur la vie amoureuse du héros. A part cela, il est important de signaler les grandes améliorations en terme d'effets spéciaux depuis le précédent Spider-Man. Rarement les séquences où Spider-Man prend son envol auront été aussi réaliste et aussi immergeantes, qui plus est avec une 3D réussie. Mis-à-part l'image, Hans Zimmer est de retour, suite aux "Dark Knight" et à "Man of Steel", pour nous livrer une bande originale litéralement électrisante en collaboration avec les Magnificient Six, parmi lesquels Pharrell Williams. Le résultat est plus bruyant et les thèmes pourront laisser plusieurs fans perplexes, mais l'ensemble de la B.O. s'intègre bien dans le film. Vivement la suite... avec les X-Men ?