Vivement le prochain reboot !
Petite piqûre de rappel : le premier volet de The Amazing Spider-Man contait les aventures de Peter Parker, amoureux de Gwen Stacy, essayant de découvrir la vérité sur ses parents décédés, et affrontant en tant que Spider-Man un terrible ennemi appelé le Lézard. Pour le deuxième opus, rien de plus simple : faites un copié-collé de ce synopsis, mais remplacez “un” par “trois” terribles ennemis. Bam ! La claque ! Énorme ! Et du coup ça veut dire qu’il y trois fois plus d’action alors ? Haha ! Ne sois pas si naïf, jeune écervelé ! Ça s’appelle du marketing ! Mais on y reviendra.
Là, entrons direct dans le vif du sujet avec la question éternelle que subit une suite : est-ce qu’il est mieux que le premier ? La réponse est simple : oui, The Amazing Spider-Man : le destin d’un Héros est meilleur, mais franchement pas de beaucoup. Pourtant, tout commençait très bien. Une poursuite en pleine ville où un camion défonce tout sur son passage, une baston dans un avion, une présentation prenante du personnage de Jamie Foxx, tout s’enchaînait à merveille.
Mieux, l’apparition du fameux Electro dans Time Square est une séquence phénoménale, offrant action pure, réflexion intérieure (certes simpliste) du méchant et plans assez fous, le tout transcendé par une musique juste incroyable du grand Hans Zimmer. Là où il donnait un thème si sombre et original avec le Joker dans The Dark Knight, le compositeur réitère ici en donnant un thème des plus unique à Electro. C’est d’ailleurs le point le plus positif de The Amazing Spider-Man : le destin d’un Héros par rapport au premier : sa bande originale.
Puis, après ça, tout doucement, le rythme s’amenuise. Peter Parker (campé une fois de plus par l’excellent Andrew Garfield) se pose encore beaucoup de questions (ses parents, sa copine, la taille de sa bite réputation en temps que Spider-Man), mais on a plus l’impression qu’il geint tout du long. Sa romance avec Gwen Stacy (la pétillante Emma Stone) s’efforce d’être intéressante alors qu’elle tourne en rond, et son enquête sur le passé de ses défunts parents s’éternise. En plus, Electro est relégué au rang de sous-fifre à deux balles, et devient inutile, car insipide dans ses enjeux. Là où l’on pourrait s’accrocher, c’est de suivre l’amitié entre Peter Parker et Harry Osborn (le génial Dane DeHaan, Chronicle), seulement même là c’est fade. Mou. Long. Pas même une petite scène d’action qui vaut le détour à se mettre sous la dent.
Mais petit à petit, on comprend les plans du film. The Amazing Spider-Man : le destin d’un Héros est en fait une longue vidéo explicative et introductive des futurs plans des producteurs et autres entreprises de jouets sur Spider-Man. Le pauvre réalisateur Marc Webb se voit infliger des décisions de gourous supérieurs : insérer un choix scénaristique obligatoire, créer un mystère (raté) sur Oscorp, ou pire encore, introduire tel ou tel méchant, qu’on donne envie à la populace par des teasers et trailers qui montre une orgie d’action à gogo, alors qu’au final, ben on s’ennuie.
Du coup, on se met à attendre patiemment les confrontations tant espérées vu dans les bandes-annonce. Et même là, la déception est de mise. Les combats finaux ne sont pas prenants, les images (aussi belles soient-elles) défilent devant nos yeux sans qu’on soit impliqué, et le personnage du Rhino devrait postuler pour les annales du plus gros foutage de gueule de l’Histoire du blockbuster. Reste, dans tout ça, que la romance des deux boutonneux se termine du belle façon, bien réalisé et surtout très tendre.
POUR LES FLEMMARDS : Quelques scènes sortent du lot, et la BO est magistrale, mais c’est encore le rythme qui piétine, avec des enjeux si désolants qu’on ne se sent pas impliqué.