L'araignée, au sommet de son art
Rien qu'à la note, j'en vois déjà serrer les poings, le poil se hérisser, me juger intérieurement d'hérétique et tout ce qui s'en suit. Soit. J'en ai croisé beaucoup sur Facebook incendier le film, quitte à le qualifier de pire bouse de tous les temps. Les gars, faudrait veiller à ne pas trop exagérer. Le pire étant assurément les fanboys de Sam Raimi qui ne veulent pas reconnaître la moindre qualité de la saga Amazing, mais hisser la première trilogie au sommet du cinéma d'action. Ça aussi, ça me pose problème. Chacun est libre de ses goûts, et c'est bien normal, mais peut-être faudrait-il ne pas tomber dans la caricature du critique au sale caractère.
Pour ma part, j'ai adoré ce second volet d'Amazing Spider-Man qui m'a mis une claque en tant que blockbuster américain. A mes yeux, le film parvient à jongler parfaitement entre les intrigues entourant ce cher Peter Parker et les batailles face à deux nouveaux ennemis (car ayant évité toute la campagne promotionnelle, j'estime que le film ne comporte que deux ennemis, et non trois). Tout d'abord, l'intrigue liée à Gwen poursuit un chemin logique et émeut bien plus que le premier opus. Cela permet de creuser un peu plus les héros, notamment Peter qui doit faire de justes choix entre Spider-Man et sa vie sentimentale. Mais Peter n'est pas parfait et ne peut se résoudre à tout sacrifice, faisant de lui un simple individus plus qu'un super-héros, chose que j'apprécie énormément chez l'Homme Araignée. Andrew Garfield campe toujours un Spidey attachant, et Gwen (jouée par la belle Emma Stone) parvient à se détacher du rôle de donzelle en détresse pour devenir un personnage féminin impactant. L'osmose entre les deux acteurs (en couple dans vie de tous les jours, signalons-le), permet à cette romance de pétiller de justesse, que ce soit dans les mimiques ou les regards des deux tourtereaux. J'ai littéralement fondu !
L'intrigue autour des parents de Peter trouve une conclusion ici, et ceci pour permettre une ouverture intéressante, promettant l'introduction d'une ribambelle de super-vilains dans les opus à venir. Un fil conducteur construit véritablement cette saga, un argument hyper important à mes yeux.
Puis, il y a les ennemis du film, ici Electro et le Bouffon Vert. Pour le premier, j'ai trouvé Jamie Fox brillant. Le personnage d'Electro est assez classique en soit, un paumé rejeté par la société qui va littéralement péter un boulon, mais la mise en scène de son évolution est vraiment ingénieuse. Le coups des écrans géants montrant un Spider-Man lui volant la vedette, c'était bien pensé. Quant au Bouffon, c'est un personnage évoluant sur tout le film qui ne devient le super-vilain bien connu qu'à la toute fin. J'estime donc que ce n'est qu'au prochain film qu'on le verra d'avantage, ce qui ne me gène pas. Un personnage se critique sur sa globalité, aussi le Bouffon Vert à le temps de reconquérir le cœur de ceux qui l'ont boudé dans ce volet présent.
J'ai moins l’œil pour juger les choix de mise en scène, étant donné que je ne suis pas un féru de cinéma, et je l'avoue volontiers. Néanmoins, j'ai trouvé les séquences d'action plus impactantes que dans le premier volet, comme si Mark Webb se faisait véritablement à l'Homme Araignée dans ce second épisode. Certains choix sont astucieux, que ce soit le coup des écrans géants que j'ai cité plus haut, ou encore la musique de Hans Zimmer qui résonne à l'impact des coup de tonnerre d'Electro sur les barres métallisées. Le film se dote d'une ambiance musicale particulière et percutante, là où le premier volet était transparent à ce sujet. Les thèmes héroïques qui côtoient des sonorités de dubstep, c'était bien joué.
Évidemment, je reconnais volontiers quelques défauts du film, notamment le fait qu'il se dégage peu d'action pour mieux développer le scénario et les personnages, ou encore quelques facilités au niveau de l'histoire avec des situations qui se résolvent en un tour de main. Je prends l'exemple du Bouffon Vert qui, en un claquement de doigt, devient l'ennemi qu'on connait bien. Néanmoins, contrairement à d'autres, je n'ai pas été gêné par la transition entre les séquences ou le nombre de sous intrigues. A mes yeux, le film se découpe bien en trois schémas narratifs évidents : La relation Gwen / Peter, le disparition des Parker, la déchéance de Harry Osborn qui croire le chemin du désespéré Electro. Peut-être que globalement, le film manque de fluidité à ce sujet, mais il est difficile de lui reprocher son manque de scénario, pour le coup.
Sans chercher à convaincre que ce film est la meilleure adaptation de Marvel qui soit, j'aimerais montrer qu'il a ses qualités, et que l'apprécier ou l'aduler comme je le fais ne m'octroie pas un goût plus discutable que le commun des mortels. The Amazing Spider-Man : Le destin d'un héros est un blockbuster efficace en son genre, pourvu de multiples intrigues portées par des personnages travaillés. Le scénario prenant une nouvelle direction à la fin de ce volet, j'ai hâte d'en connaître la suite. Tout ce que j'espère, c'est que la saga ne va pas enchainer les suite inutiles et s'arrêtera là où l'histoire doit se conclure, et j'espère qu'elle se conclura par des certains Venom et Carnage...
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