The Apprentice
6.9
The Apprentice

Film de Ali Abbasi (2024)

Ce film, réalisé par Ali Abbasi, retrace les premières années de la carrière de Donald Trump Jr. dans le New York des années 70 et 80, lors de sa percée en tant que golden boy de l’immobilier. Pour commencer, il est très difficile de faire un film sur Donald Trump, l’original est une machine parfaitement rodée, façonnée au cours du temps et dans un film, nous n’aurons toujours droit, de fait, qu’à une pâle copie. C’est pourquoi le film m’a quelque peu déçu de manière générale. Pas déçu, non, mais laissé sur ma faim. Pourtant, il y a deux très belles idées dans ce film.

La première est de commencer avec un Trump Jr. débutant (d’où le titre du film) et d’apprécier son apprentissage grâce à la magnifique interprétation de Sebastian Stan. Nous voyons les progrès de Donald dans son estime de soi, sa confiance en soi dans les affaires et avec les femmes. Son charisme qui apparait et se fortifie jusqu’à sa mégalomanie.

Mais la vraie valeur ajoutée de ce film réside dans le personnage de Roy Cohn, l’avocat mentor de Trump, qui lui a appris les trois règles d'or du métier. En fait de sa vie. Je vous laisse découvrir cela dans le film. L’interprétation de Jeremy Strong est fascinante.

Pour l’histoire, Roy Cohn est un garçon brillant, diplômé en droit de l’Université de Columbia à 20 ans. Il doit attendre d’avoir 21 ans pour s’inscrire au barreau de New York. Il est brutal, implacable et impitoyable. Il a débuté sa carrière en contribuant de manière controversée à la condamnation à mort du couple Rosenberg, accusé d’espionnage pour l’Union soviétique, puis en tant que conseiller du sénateur McCarthy dans la chasse aux sorcières du même nom.

Nous retrouvons ce personnage dans le film en tant que roi de NY, père spirituel de Trump. Cohn croit en Trump, le façonne et lui ouvre son champ des possibles, là où son père biologique n’exerçait sur lui qu’une forme de castration.

Dans la deuxième partie du film, on retrouve un classique de la philosophie nietzschéenne : l’élève doit dépasser le maître… et on finit presque par aimer ce maître malheureux.

Au total, c'est quand même un bon film qui repose avant tout sur le personnage de Roy Cohn. Quant au New York de l’époque, notre collègue critique @Rigoletto-Leal y voit une réalisation artistique de haute volée. C’est bien filmé, d’accord, mais on est loin de Scorsese ou de Ferrara.

PhilouPancakes
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le 14 oct. 2024

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