Youth without truth
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Je suis mitigé. C'est un biopic à la fois bien et mal fait. C'est bien foutu, Sebastian Stan en Donald Trump, Jeremy Strong en Roy Cohn et Maria Bakalova en Ivana Trump sont excellent⋅es et il y a un soin apporté à la technique pour retranscrire la photo des années 70/80. Mais c'est surprenamment tiède pour une personnalité aussi hideuse que celle de Trump. La première moitié du film est dominée par Roy Cohn, dont je ne connaissais pas bien l'histoire et qui est un personnage nettement plus intéressant que le Donald trentenaire. Ensuite, le film s'affaisse un peu, mêlant un Trump tour à tour misogyne, arnaqueur, égocentrique, raciste et violeur à des scènes qui se suivent sans véritable cohérence, face à des personnages secondaires sans épaisseur.
Si Trump n'était pas une personne réelle, ce serait un film tout à fait acceptable. Néanmoins, c'est impossible de faire abstraction du contexte, surtout qu'il sort trois semaines avant l'élection. Et quand on a ça en tête, difficile de comprendre comment le film n'est pas plus « explosif ». Les crimes (financiers ou non) commis par Trump sont évoqués du bout des lèvres, sans aucune conséquence sur la narration. L'histoire s'arrête juste avant ses déboires financiers majeurs des années 90 et son premier divorce, ce qui est une erreur. On termine avec un Trump certes détestable, mais au sommet de sa gloire. Il ment à tout le monde, mais avant tout à lui même, ce qui l'humanise beaucoup.
Plus maladroit encore, le film sous-entend que toute la stratégie de communication politique de Trump était déjà intégrée dans son fonctionnement il y a cinquante ans, et qu'il a tout hérité de Roy Cohn. Je trouve ça assez simpliste, en plus de complètement exonérer le parti républicain et les médias américains (notamment conservateurs) de toute responsabilité dans la construction du Trump présidentiable.
Bref, il y a un gros problème de timing. C'est un joli coup marketing pour Abbasi et j'ai du mal à ne pas y voir une bonne dose de cynisme.
Créée
le 1 nov. 2024
Critique lue 29 fois
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