Youth without truth
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The Apprentice confirme la médiocrité du cinéma d’Ali Abbasi, réalisateur du surestimé Gräns (2018) et de Ankabut-e moqaddas (2022) où s’observait déjà une complaisance dans le filmage de la monstruosité humaine. Il s’agit cette fois de retranscrire l’ascension politique de Donald Trump sous l’influence de son mentor, Roy Cohn, un avocat d’affaires : le récit d’apprentissage, qui repose sur plusieurs règles d’abord explicitées puis mises en application telles que l’attaque comme stratégie d’approche ou la négation de toute vérité qui pourrait s’avérer incommodante, prétend disséquer le futur président des États-Unis et prend la peine, pour cela, d’ouvrir son corps sans pourtant accéder à son âme, moins encore à ses ambiguïtés morales. Le style caméra à l’épaule confère à l’ensemble des airs de faux documentaire auquel se heurtent des partis pris clinquants – montage agressif à la manière d’un clip, musique omniprésente – si bien que la démarche du réalisateur devient progressivement imprécise, sinon incohérente. Celui-ci cède, une fois de plus, aux reflets de son personnage idolâtré alors que le discours de fond exige, lui, sa démystification. La seule idée pertinente consiste à représenter Trump comme un consommateur avide de conseils, de passe-droits et de pouvoir : son supérieur symbolique, ledit Roy Cohn, se voit dévoré de l’intérieur à la fois par la maladie mais également par son élève.
Voilà donc une production superficielle et trop longue qui s’empare d’une figure monstrueuse dans l’unique but de tirer profit de son aura médiatique.
Créée
le 10 nov. 2024
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