A la fois un mélodrame et une comédie, The Artist est un film très généreux mais qui finit par manquer d'identité à force de multiplier les références et autres clins d’œil parfois très appuyés. Je pense surtout à la scène du petit déjeuner comme dans Citizen Kane et à d'innombrables hommages à Chaplin. Vouloir faire un film muet en noir & blanc c'est couillu, mais vouloir jouer sur le même terrain que Charlie Chaplin, c'est dangereux.
Le film est porté par la performance scénique de Jean Dujardin et par l'esprit inventif de Michel Hazanavicius. Jean Dujardin incarne parfaitement un héros qui part du sommet, chute puis rebondit. Il en fait vraiment des tonnes et ne nous épargne aucune des mimiques des OSS 117, mais bon, après tout c'est pour ça qu'on l'aime. Le film est donc très (trop ?) "expressif", mais c'est parce qu'il transmet les sentiments sans paroles et ça colle parfaitement au jeu des acteurs du muet des années 20. La musique est là omniprésente pour appuyer chaque sentiment et accompagne avec beaucoup de subtilité la transition du film muet (les années 20) vers le film parlant (les années 30).
On est pas habitué de voir un film avec autant d'exubérance, à la fois drôle et mélancolique. Le film évite de justesse la parodie et le copier/coller, on se trouve un peu entre les deux.
The Artist est un film simple, voire simpliste, mais plein d'émotions. C'est aussi et surtout un joli "film hommage" au cinéma muet en noir & blanc et pour tous les acteurs du muet de cette époque qui n'ont pas réussi la transition du cinéma muet au cinéma parlant. En fait, plus on comprend les références cinématographiques, plus on apprécie The Artist ... mais ça peut aussi en agacer certains.