Ce film français en noir et blanc réalisé en 2011 est un bel hommage au cinéma muet. Il raconte l’histoire d’une vedette du cinéma, George Valentin. Imbu de lui-même, orgueilleux, riche il connaît la déchéance au moment de l’avènement du cinéma parlant dans le milieu des années 20. Il perd alors tout : la notoriété, la reconnaissance, l’argent.
Le cinéma parlant a effectivement opéré une révolution dans le domaine du 7e art. Les acteurs ont dû s’adapter et parfois n’ont pas réussi. Dans tous les cas, cela a été déstabilisant pour eux. On connaît, en particulier, le combat de Charlie Chaplin pour préserver le cinéma muet…
The Artist est aussi une réflexion sur la parole. Cet acteur, jusque-là adulé, est réduit au silence au moment du cinéma parlant. Il n’a plus sa place, il est relégué dans l’oubli, on ne veut plus entendre parler de lui. C’est une sorte de mise à mort qui le conduira à tenter de se suicider. C’est en acceptant de se laissant aider qu’il reviendra à la vie.
Si l’histoire est dramatique, elle est aussi pleine d’humour, avec la présence du chien qui obtiendra d’ailleurs une distinction au festival de Cannes ; à travers diverses séquences et avec le jeu entre l’image et les paroles affichées : par exemple le « bang » très bien vu !
La musique est parfaitement adaptée à l’histoire, elle renforce la dramatisation et rend bien le charme particulier de cette période charnière entre les années 20 et 30.
La photographie est soignée nous offrant de magnifiques clairs obscurs.
Les acteurs sont excellents et offrent une belle prestation dans un registre qui ne leur est pas familier. Si Jean Dujardin a bien mérité son oscar, Bérénice Bejo le méritait tout autant et on peut regretter cette injustice…