J'en suis resté sans voix... d'émerveillement.
J'ose la note maximum. Ce film est tout simplement magistral. A l'heure de la 3D, des blockbusters à n'en plus finir qui font mal aux yeux et à la tête ( syndrome Michael Bay ou... Non, je ne polluerai pas cette critique avec un traumatisme récent!), il fallait oser faire un tel pari : faire un film en noir et blanc. c'est rare, de nos jours mais alors un film muet de surcroit, on en trouve même plus ! .Si bien que je ne sais pas par où commencer. Le duo Hazanavicius/Dujardin m'avait plutôt agréablement surpris avec les OSS 117. Je partais donc avec de bon à priori sur ce film. Que dire, si ce n'est que Jean Dujardin mérite amplement son prix d'interprétation masculine à Cannes. Le duo qu'il forme avec Bérénice Béjo crève l'écran et renvoie aux grandes heures des films muets, il n'aurait d'ailleurs pas dénoté à l'époque où est sensée se dérouler l'action. Même les seconds rôles ont joué à la perfection : John Goodman en producteur à gros cigare est épatant. Uggy, le chien, également. Tous concourrent à une exécution parfaite. Et que dire de la musique... Sublime, tout simplement, et parfaitement adaptée aux situations, le travail effectué est énorme.
La mise en scène a également été très étudiée, et il n'y a souvent point besoin de paroles ( ou de cartons, dans ce cas précis) quand la gestuelle suffit souvent à faire passer des émotions. L'esthétique du film est travaillée, et jamais Dujardin et Béjo n'ont semblé aussi beaux. Le manque de couleurs ne se ressent pas, et on est vite absorbé par ce qui se passe à l'écran. On passe du rire aux larmes en un rien de temps, et ça, c'est le signe d'un divertissement réussi.
Certes, le sujet de départ est simple, mais traité avec une telle virtuosité on se dit que ce que tous ont accompli, c'est vraiment une performance, mieux encore, que c'est une véritable leçon de cinéma donnée à certains blockbusters.