Jamais l'ennui ne fut aussi grand. Et The Assassin est maintenant pour moi un mot de remplacement à celui d'ennui.
J'ai du passer à côté de quelque chose, surement. A côté d'un film à l'esthétique osée, puissante, magnifique, à l'histoire profonde, métaphorique, troublante. A côté du travail d'une vie, récompensé un peu partout, célébré.
Car je n'ai vu la qu'une moquerie, un film à l'histoire tout autant inexistante qu'incompréhensible, aux personnages indifférenciés et terriblement mal définis.
Côté mise en scène je n'ai vu là qu'une photographie certes sublime (notamment ses plans granuleux aux couleurs exagérées) aux plans magnifiquement maîtrisés, et une précision sonore troublante, mais tout cela au service de rien. Inutile, en somme.
Le réalisateur filme bien certes, mais ne filme rien et ses tentatives pseudo-expérimentales comme le passage du noir et blanc à la couleur ou les changements ridicules de format d'image, sont sans utilité concrète si ce n'est celle de créer un aspect mystérieux et original à son film,
Il semble bien se moquer de nous. Son esthétique ne fait que souligner le vide abyssal de cet objet filmique que j'aurais aimé qualifier d’exigeant mais qui je suis contraint de qualifier de soporifique.
On peut se dire que les scènes de combats, là encore, vont venir à notre secours, nous sauver de cet ennui morbide. Or non et c'est encore là une moquerie ; Hou Hsiao Hsien se moque bien de nous, rendant les scènes de combat que l'on attend tous, les plus courtes et les moins immersives possibles, pour vite retourner à ce vide nihiliste que certains nomment contemplation.
Je nommerai plutôt cela escroquerie.