En chine, au 8ème siècle, une assassin formée depuis son enfance est chargée d'assassiner un gouverneur militaire d'une région dissidente, qui est également son cousin et celui qui lui était promis dans sa jeunesse et pour qui elle éprouve encore des sentiments contrastés.


Je fais partie de ceux (apparemment nombreux) pour qui le suivi de l'intrigue a été ardu . La narration fragmentée, la dilatation du temps, la langue que je ne maîtrise pas et les codes culturels un peu cryptiques font qu'au bout d'un moment, tout devient passablement flou (qui est-ce? l'a t'on déjà vue? est-ce une-telle sous ce masque?). Alors qu'au fond l'histoire est relativement simple une fois résumée.


Et pourtant pour moi cela n'a absolument pas été un blocage pour apprécier The Assassin. Car ses qualités formelles en font un vrai chef d'oeuvre. la surenchère de compliments que je pourrais faire sur l'aspect visuel du film ne sera de toute façon pas à la hauteur de ce qui est proposé, c'est clairement un des films les plus scotchants que j'ai pu voir récemment. La photo magnifique sublime les décors, les costumes, la nature. La caméra fait parfois des choses d'une complexité infinie comme pendant cette scène ou l'assassin observe ses cibles à travers des voilages agités par le vent du soir où la mise au point et le placement de la caméra varient sans cesse faisant apparaître et disparaître à l'envi couleurs, textures, personnages flirtant parfois avec l'abstraction. Dans ces moments là le cinéma se rapproche d'une forme de poésie visuelle.


The Assassin possède des qualités hypnotiques rares ; la mise en scène fait qu'on atteint une sorte d'état second, en suspension mi fascinée, mi engourdie (les percussions régulières en fond, les mouvements de caméra fluides et sensuels) que l'on quitte parfois à l'occasion d'un des rares et brefs combats. Ces combats semblent apparaître et disparaître dans un même mouvement ; quelques gestes et c'est fini. C'est un sacré pied de nez au genre du Wu xia pian qui a tendance a faire durer ces combats pendant de longues minutes. Mais ces scènes sont toutes très belles et très lisibles.


The assassin est également un très beau portrait de femme(s). Les hommes y sont assez simplement évoqués, tandis que l'assassin éponyme, la femme du gouverneur, la nonne qui a entraîné l"héroïne sont des personnes complexes et finement troussés.

Benjicoq
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le 23 mars 2016

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Benjicoq

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