Je t'aimais bien, tu sais ...

On avait rapidement pardonné les erreurs de jeunesse (il faut un début à tout) tant le comédien avait brillé dans quelques films indépendants à la personnalité bien trempée (THE ROVER, THE LIGHTHOUSE), mais nous la jouer héros torturé avec un regard égaré et une mèche qui couvre la moitié du visage, non ! Le reste du casting est formidable (sans être objectif) : John TURTURRO qui est un des plus grand acteurs du monde, Colin FARRELL méconnaissable, Zoe KRAVITZ très charmante et terriblement convaincante … bref, du beau monde, mais un PATTINSON d’un ennui mortel dans le rôle principal.
Alors, évidemment, il y a le scénario qui nous refait le coup des tiroirs, sauf que ceux ci ont déjà été ouverts depuis belle lurette. Il y a le montage mou du genou qui ralenti le rythme du film. De sérieux handicaps que Matt REEVES tente de rattraper avec des idées de mise en scène parfois bienvenues, parfois déjà vues mais en mieux.
Enfonçons le clou et atomisons la musique qui nous fait une variation sans âme de la marche impériale pour le thème de BATMAN, et de (trop) nombreuses redites de l’Ave Maria façon remix pas toujours bienvenues.
Reste le remarquable travail de photographie de Greig FRASER qui est à mon sens le vrai héros du film en lui offrant cette couleur unique jouant sur la palette entre le rouge et le noir (sans jeu de mots).
Deux heure trente pour ne pas dire grand-chose, ou faire de la paraphrase, et nous affliger au final d’une ballade à moto dans l’allée d’un cimetière et finir sur une séparation ...TWILIGHT n’est pas loin, et ça, PATTINSON semble l’avoir senti !
Mais tout n’est pas raté dans ce film, car dans les moments d’ennui (principalement ceux ou Robert est sans le masque), je me suis mis à rêver d’un BATMAN sans Bruce WAYNE, un BATMAN débarrassé de son alter ego guindé et bavard, un vrai BATMAN dans laquelle la frontière entre le bien et le mal serait tellement mince que l’on ne saurait plus si on à affaire à un héros où à un dangereux criminel. Le début du film nous met l’eau à la bouche, PATTINSON et le scénario enterrent l’idée !