The Dark Angel
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le 2 mars 2022
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Mardi 22 mars, je me fais plaisir et je décide de franchir la porte du Méga CGR de Cherbourg pour voir un film à 20h30. Le choix n’est pas difficile car à l'exception de “Goliath” et le film que j’ai visionné, aucun de film ne me tentait réellement. J’ai donc vu “The Batman” de Matt Reeves.
Alors comment dire… J’ai trouvé que c’était un chef-d'œuvre ! Le film est long (2 heures et 55 minutes) mais magnifiquement rythmé, entre scènes d’enquête, scènes d’exposition et scènes de combat. Cependant je conçois que 3h de film peut être long mais sur ce film je pense qu’il s’agit d’une question d’immersion, si l’on est à fond dans le film il ne paraît pas si long. Personnellement je n’ai pas vu le temps passer, tel “V pour Vendetta”, c’est un long film qui a distordu ma perception du temps. Ce film s’offre le luxe d’être porté par Matt Reeves, réalisateur de “Cloverfield” et du meilleur opus de la saga de “la Planète des Singes”, des films marqués dans leurs réalisations et leurs directions artistiques personnelles. Cette itération de Batman se retrouve alors marquée par la patte de son réalisateur, n’hésitant pas à aller dans un assombrissement de l’image amenant rien que par cette dernière et l’ambiance musicale une version plus sombre de l’univers du Plus Grand Détective du Monde. La bande originale est juste, elle sert la direction artistique et est systématiquement juste par rapport à l’ambiance à l’écran. Le choix de mettre “Something in the Way” de Nirvana comme thème principal (que l’on entend que deux fois) est parfait compte tenu de la mélancolie du personnage principal et l’état global de Gotham, qui est clairement en train de se ronger elle même sous une pluie incessante. Par l'interaction de tous ces facteurs, la direction artistique se révèle magistrale et marque ce passage dans l’assombrissement de l’univers de Batman au cinéma. En effet, cette version s’inscrit parfaitement dans la continuité des Batman sur grand écran du point de vue de la direction artistique. Alors que la version d’Adam West est coloré et comique, les versions n’ont fait que devenir plus sombres et sérieuses depuis que Tim Burton a pris la licence en main en 1989. Cependant si la DA continue dans la progression mise en place depuis 33 ans, le scénario explore une facette de Batman très peu vue au grand écran.
Nous rencontrons là un Batman sombre dans son caractère, obsessionnel, qui se voile la face et qui est violent envers ses ennemis comme ses alliés (le premier combat m’a fait penser à la série de jeu “Batman Arkham” au niveau de la violence des coups et des enchaînements). Je considère ce Batman comme plus adolescent, il est plus jeune mais il n’a pas encore affronter ses super-villains iconiques, ce qui justifie son manque de maturité par rapport à son devoir envers Gotham. Ce même manque de maturité se comblera au fur et à mesure du film alors qu’il comprend que son rôle est plus important pour Gotham que pour sa propre vengeance. Vous l’aurez sans doute remarqué mais ce Batman “adolescent” est ironiquement interprété par Robert Pattinson, je parle d’ironie car on lui reproche son interprétation d’un “adolescent torturé” dans la saga "Twilight", cependant Pattinson nous gratifie d’une splendide interprétation, il est cohérent dans sa manière de jouer et est crédible dans son rôle, et même si il se retrouve dans la case du personnage torturé une fois de plus, il prouve à tout le monde qu’il est un bon acteur.
En parlant de personnages et d’acteurs-trices, il faut souligner que tout le monde joue magnifiquement bien ! John Turturro et Colin Farrell interprètent les malfrats Falcone et Cobblepot à la perfection, on sent clairement la tension entre eux, surtout le mépris de Falcone pour le Pingouin et l’envie de détrôner son patron pour ce dernier. Quand à l’Homme-Mystère ou le Sphinx (un autre nom pour le même personnage, les deux noms s'inter-changaient dans les comics en fonction de la traduction), que les traducteurs ont choisi de le nommer Riddler et donc de ne pas traduire son nom pour la VF, Paul Dano nous offre une interprétation parfaite d’un homme obsessionnel ! La fascination de Riddler pour la vérité et les casse-tête, ainsi que son obsession pour Batman sont excellemment bien retranscrits à l’écran mais surtout dans la bande son étant donné que pour la plupart du film on ne voit pas son visage. Enfin, Zoë Kravitz. B****l que dire ? Déjà purement sur le personnage, Reeves à choisi de mettre en place une nouvelle origin story pour Sélina Kyle et un nouveau costume, nettement moins stylisé que celui du “Batman” de Burton, et nettement moins équipé que celui d’Anne Hathaway dans “The Dark Knight Rises”, ce qui rappelle qu'à l'origine, Selina vit dans les bas fond de Gotham, cela n’empêche pas de faire un costume sobre, classieux, mais tout de même streetwear. Et puis son jeu d’actrice ! J’aime énormément Zoë depuis que je l’ai découvert dans “X-Men First Class” dans lequel elle jouait un personnage secondaire du nom d’Angel. Depuis elle enchaîne les super interprétations même dans des films qui ne l’aident pas au niveau du scénario (je te regarde “Les Animaux Fantastiques : Les Crimes de Grindelwald”, je t’aime mais l’origin story de Leta Lestrange est osef !) et dans le cas de “The Batman”, Zoë Kravitz à vite saisie l’essence de Catwoman, à la fois dans la séduction avec la chauve-souris et dans l’impulsivité totale, avec un sens moral douteux mais qui revient l’emmerder quand elle veut se barrer. C’était une super Catwoman (rôle qu’elle avait déjà endossé dans le film “LEGO Batman”) et j’espère la revoir dans les rues de Gotham avec notre nouveau justicier masqué interprété par Pattinson. Pour finir les petits coquinous au scénario nous tease l’apparition du Joker à l’asile Arkham, selon les rumeurs cela annoncerait un cross-over avec “Joker” de Todd Phillips, donc nous pourrions avoir une confrontation entre Joaquin Phoenix et Robert Pattinson dans un film à venir, cependant le Joker dans “The Batman” est interprété par Barry Keoghan, acteur Irlandais ayant joué dans seulement un film que j’ai vu jusque présent, “Dunkerque” et dans la super série “Chernobyl” pour le rôle de Pavel (un jeune civil appelé pour prendre un rôle de liquidateur), ce qui peut présager d’un énième reboot de l’antagoniste principal de Batman.
TLDR : The Batman est un film magistral qui portera les fans du Chevalier Noir dans les rues sombres de Gotham pendant un instant et les laissant en redemander après.
Créée
le 22 août 2023
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