The Batman par PCollege

Enfin vu, une fois la hype passée, avec beaucoup d'attentes. Qu'on l'aie aimé ou non ce Batman a fait beaucoup parler, et il était temps d'engouffrer les quasi 3h proposées par Matt Reeves.

Déjà c'était bien. Un bon polar, dont on a envie de récompenser l'audace. Parce que ce n'est pas non plus parfait, loin de la, mais que je trouve intéressant d'avoir tenté beaucoup de choses, même si certaines sont bancales.

Parmi celles-ci : la longueur. Un film de 2h45 n'est pas forcé de se faire ressentir long, mais on sent des scènes qui tirent, des moments qui essaient d'être contemplatifs mais pas trop, et ça donne a des moments un peu l'impression de combler du vide.

La mise en scène est agréable mais on sent l'influence de Nolan sur Reeves, c'est un peu dommage d'avoir l'impression à des moments de cadrages très modernes et dynamiques la ou ça aurait pu être plus sobre. Quelques beaux plans et encore une fois plein de bonnes idées (le plan à l'envers avec le Pingouin d'ailleurs).

Le scenario est bon, malgré des dialogues moyens, tout n'est pas prévisible et on sent que c'est allé s'inspirer des plus grands polar des années 2000, et ça aide fortement à tenir en haleine jusqu'au bout.

Les acteurs sont bons sans plus également, et ça a été un peu ma déception, Pattinson est intéressant mais pas assez profond, Turturro est un de ceux qui sort du lot, les autres font le taf, sauf Dano, et j'en parlerait à la fin.

Le grand débat se trouve dans la mise en scène plus "réaliste" de Gotham et de l'univers Batman en particulier. J'y imagine un besoin d'envoyer le spectateur dans un environnement moins fantaisiste que celui de Burton ou même celui de Nolan, qu'on puisse s'y immerger complètement, se transposer sur les personnages pour encore mieux interpréter leurs sentiments et motivation, et c'est très intéressant d'un point de vue non-manichéen (on l'a bien vu dans Joker) MAIS je trouve que ça rend fade un univers qui a pu nous faire rêver par sa fantaisie noire sur bien d'autres plans. Et il y a des moments ou on se demande ou on se trouve.

Le film est sauvé par la prestation de Paul Dano qui nous envoie un electrochoc aux 2/3 du film pour rendre agréable la conclusion, son jeu et son incarnation sont jouissifs, et ça rend équilibré au final un film long qui aurait pu être facilement indigeste.

J'ai peur de la potentielle suite, ou l'on va perdre toute la découverte de l'univers, et ou un scenario de cette ampleur sera impossible à mettre en place, mais en tant qu'oeuvre esseulée, c'est une belle tentative de modernisation d'un super-héros qui n'est qu'humain.

Et l'audace se recompense !