The Batman par Jean-Luc-Godzillard

Bon. J'ai bien du mal de savoir quoi penser de ce film.

C'est pas raté, loin de là, et passer après tant d'itérations différentes n'est pas chose facile, que le sillon que l'on cherche à creuser soit la fidélité, l'originalité ou le n'imp-nawak. A ce compte, Reeves s'en sort pas mal.

Alors, c'est sûr, ça en fait des tonnes dans le côté «sombre et sérieux» que s'en est même caricatural (il pleut tout le temps, il fait tout le temps nuit et tout le monde à l'air constipé, on dirait un de ces thrillers post-Seven) mais ça trouve aussi un certain équilibre entre pseudo-réalisme, originalité et construction plus canon/comics. (A ce niveau, j'aimerai bien aussi qu'on s'accorde sur la géographie de Gotham, parce que c'est un personnage à part entière de l'univers, mais qui n'ai jamais vraiment été ni exploité en tant que tel, et n'a jamais la même gueule au fil des œuvres).

Bien amené aussi, et même nécessaire, est la reprise en question des figures des parents Wayne (et de mettre en avant que Batman, c'est jamais qu'un gosse de riches qui s'encanaille à tabasser du petit malfrat qui, pour certains, cherchent juste à gagner leurs croûtes). Bien itou que de nous faire un post-Begins, avec un Batman déjà un peu construit, mais pas encore rôdé.

Non, franchement, il y a de bonnes choses.

Par contre, j'ai de petits soucis de cast. Pattinson n'est pas mauvais, mais un peu trop falôt avec son look d'emo/goth, Paul Dano, s'il est visiblement investit, tombe un peu trop dans le cabotinage, et autant Catwoman Kravitz que Pingouin Farrell aurait mérité plus de développement (bon, il y a la série The Penguin...)

Et puis c'est long! Pas que le film souffre de temps mort ni qu'on regarde sa montre, mais pour ce que ça raconte au final (avec ce monologue de Batou où on se demande si il n'est pas un peu neuneu pour avoir mis 2h50 à le comprendre), c'est trop.

A trop vouloir en faire, le film se dessert.