Aucune prétention dans The Battery sinon celle de s'approprier un genre souvent sujet à clichés pour le détourner et en faire une toute autre proposition. Il est en effet assez rare de voir le zombie flick traité à coup de longues séquences contemplatives en lieu et place des traditionnels arrachages de boyaux. Et si au début du film on espère se faire servir de la tripaille au menu, on se laisse convaincre par le premier film du jeune Jeremy Gardner qui opte pour la subtilité et l'émotion plutôt que l'hémoglobine brutale.
Premier film oblige, on sent une certaine retenue dans la mise en scène, qui se pose peut être un peu trop souvent, mais c'est finalement appréciable de voir un jeune réalisateur ne pas se cacher derrière une caméra de type found footage pour masquer ses hésitations. Jeremy Gardner impose au spectateur son coup d'oeil, au diable si celui-ci est encore un peu jeune. Sa spontanéité mêlée à son évidente passion pour le genre fait qu'il s'évite les écueils habituels du film de zomblard, ce qui est très appréciable. Son approche paraît nouvelle, en tout cas pompée de nulle part et rien que pour ça, The battery vaut le coup d'oeil. A l'image de sa dernière partie, en huis clos total dans 4m², qui se tient vraiment bien.
The battery possède les petits défauts d'une première réalisation. Il est marqué par quelques maniérismes dans l'image (les grandes ouvertures, quelques tics photographiques) et ses deux acteurs sont parfois un peu justes, mais il est animé par une telle volonté de faire plaisir qu'on ne peut lui en tenir rigueur. Jeremy Gadner s'investit dans son film, il s'y offre même l'un des premiers rôles, et livre sur bobine de belles promesses pour ses prochaines réalisations. Quand on voit ce que le bougre parvient à sortir en deux semaines de tournage et un budget riquiqui, on peut être envieux de voir ce qu'il peut réaliser avec un peu plus de soutien. A découvrir !