The Beach Bum est un film qui s’apprécie à la manière d’une bonne branlette, c’est alléchant, mais quand même un peu chiant. Les personnages aussi passent leur à se toucher la nouille en fumant des joints certainement aussi gros que l’égo d’Harmony Korine… Faut dire que le réalisateur en a dans le froc et ne manque pas d’imagination lorsqu’il s’agit de filmer de la donzelle en maillot de bain, en revanche, lorsqu’il s’agit d’y mettre du sens, ça ne brille pas d’inventivité. Spring Breakers avait déjà réussi à nous vendre du vide, et The Beach Bum suit exactement le même chemin. Heureusement pour nous pauvres spectateurs, le film ne dure « que » 1h30 et estimons nous bien heureux qu’Harmony sait filmer le vide avec un peu talent. Sur ce point, on ne peut pas dire que le film est mauvais, la photographie est même totalement parfaite, et on l’apprécierait d’autant plus si ces belles images nous racontaient aussi une histoire… A croire que l’obsession esthétique du réalisateur empiète sur le déroulement du récit, il semblerait qu’Harmony Korine soit définitivement plus doué pour la mise en scène que pour l’écriture de scénario. Tout l’enjeu du film tourne autour de l’image de Moondog (Mattew McConaughey) sorte de marginal ébranlé par sa carrière de poète à succès qui vit désormais de fumette et de bières fraiches. On s’amuse de ce personnage aux dégainent improbables qui ère dans les rues et dans les bars avec des ensembles hawaïens et des lunettes solaires à battant, digne héritier du look à la The Big Lebowski, la bière en plus, le bowling en moins. Moondog ne se soumets à aucune conventions et s’échappe constamment de toutes ses obligations, familiales, amicales, professionnelles, sociétales. Le film est un éloge de l’errance, de la déambulation et du « je m’en foutisme » le plus complet dans un univers ou le fric est roi, mais où il n’offre rien d’autres que du vide et où la meilleure réponse reste l’inaction la plus complète. Moondog se laisse porter, divague sans but et même lorsque sa destinée est bouleversée par une tragédie qui le pousse à se prendre en mains, il reste passif, prends le sens du vent et se laisse couler à ses envies. Cette longue divagation laisse un sentiment de trop peu, voire d’inachevé avec la sensation troublée d’avoir vu un film plus beau que bon. Les quelques rôles secondaires qui auraient pu donner un peu de sens à ce récit décousu n’apportent pas l’élan nécessaire pour faire avancer le film, Snoop Dogg aurait dû rester dans sa villa en Jamaïque et Zac Efron devrait définitivement arrêter de jouer des rôles d’adulescent qui joue au basket (heureusement il ne se mets pas à chanter). Ça frôle l’indécence tellement c’est grossier et cliché. Espérons qu’Harmony Korine n’a pas pour projet de réunir le cast d’High School Musical dans chacun de ses films… Reste également à espérer qu’on ne reverra pas un de ses films avant les 7 prochaines années. Parfois le moins fait le mieux… tout autant que le bon vaut bien plus que le beau…
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