Il a quelque chose ce film... Une aura, peut-être. Celle de Moondog, ce personnage complètement déjanté que l'on ne quitte pas d'une semelle, joué par un grand Matthew McConaughey. The Beach Bum est un poème destroy, trash, craignos, qui ne pourra pas plaire à tous et qui a moi-même failli me perdre. Je ne m'attendais pas à ça. A vrai dire, je ne m'attendais à rien du tout. J'ai lancé ce film vierge du moindre a priori, j'ai chassé de ma mémoire son affiche très moche et j'ai simplement laissé sa chance à ce que je savais tout juste être un stoner movie signé Harmony Korine. "Stoner movie", ça ne me dit jamais rien qui vaille, moi qui n'ai pas besoin d'un film pour être naturellement dans le gaz et en apprécier les vertus. Je ne savais donc pas du tout si j'allais tenir jusqu'au bout, n'étant d'ordinaire pas spécialement friand de ce genre de trip. Sauf que The Beach Bum m'est apparu comme une très agréable parenthèse enfumée de 90 minutes qui nous propose donc de suivre les pas chancelants du dénommé Moondog (Matthew McConaughey), un poète à la réputation flatteuse qui vit, tel un clodo, dans la débauche et la luxure, sur les plages de Floride. Alors que l'on pourrait s'attendre à ce que le scénario se contente de suivre les pérégrinations sous influence de son imprévisible personnage principal et ne finisse par nous perdre petit à petit, le film parvient de justesse à trouver un fil conducteur assez solide et trouve d'emblée une espèce de rythme envoûtant qu'il tiendra jusqu'au bout. Suite à la mort accidentelle de sa richissime compagne (Isla Fisher), Moondog se voit contraint de boucler enfin son nouveau livre pour espérer pouvoir continuer sa vie de pacha et éviter de passer son temps en centre de désintox ou en taule...lire la suite de la critique.