Le documentaire de Ron Howard se focalise en particulier sur la période 1962-66, moment où le phénomène d'hystérie autour des Beatles prenait des proportions folles, au point que, pour en paraphraser le titre, ils donnaient l'impression de travailler huit jours par semaine.
Même si la plupart des anecdotes sont connues (comme le fait de chanter n'importe quoi tant les hurlement des fans faisait qu'on n'entendait plus rien de musical), le véritable point fort du film est de proposer des archives qui ont enfin été restaurées, avec le son qui va avec. Ainsi que des propos de divers fans, comme Whoopie Goldberg, John Savage, mais également Paul McCartney et Ringo Starr qui sont interviewés, ainsi que des archives audio de John Lennon et George Harrison. La particularité est que le documentaire se consacre plus sur le phénomène médiatique que sur la création proprement dite, où la vie des Beatles était réglée comme du papier à musique durant des années, où la force de leur amitié a permis de surmonter tous les obstacles, et notamment celui de la lassitude. Jusqu'en début 1966 où l'annulation d'un tournage leur a permis d'avoir trois mois de vacances, et chacun a pu se recentrer sur ses propres intérêts, et dès la reprise des tournées, John Lennon a commencé à exprimer son ras-le-bol, jusqu'à l'explosion Let it be, mais ça, le documentaire n'en parlera pas. Non pas de parler d'auteur pour Ron Howard, mais il tient malgré tout (et celui des deux Beatles survivants ?) à terminer le film sur une note positive. Car Let it be est non seulement un (formidable) album, mais aussi un documentaire, que je rêve de voir, qui montre la genèse houleuse de cet ultime album.
Même s'il n'y a rien de révolutionnaire sur le fond, la forme elle contient certaines archives nettoyées voire jamais vues, surtout dans leurs tournées américaines, et on est toujours content de grappiller quelques miettes en plus concernant les Beatles.