Nate et Nat
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le 21 oct. 2016
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attention cette critique contient des spoilers
Ce drame est la version afro-américaine de Braveheart. Il raconte la vie d'un esclave né en 1800 et mort en 1831 en Virginie. Témoin du mauvais traitement -ou plutôt des atrocités- dont étaient victimes ses frères noirs à l'époque, il va mener une rébellion qui finira dans le sang.
Contrairement à l'affirmation d'Abd al Malik (voix française du personnage principal) présent lors de l'avant premiere, je n'ai pas du tout trouvé ce film humaniste.
Le choix a été fait de faire évoluer le personnage principal dans un monde injuste, sans contrepoids. Il est le témoin de traitement horribles qui laissent tout le monde indifférent. A aucun moment il ne rencontre un blanc qui trouve la situation anormale, alors qu'historiquement il y avait forcément déjà des voix -en dehors de celle des esclaves- qui s'élevaient contre l'esclavage (la traite négrière fut interdite officiellement sur le territoire américain à partir du 1er janvier 1808)
Cette histoire nous livre une version simpliste du monde, dans laquelle les choses sont polarisées, soit noires, soit blanches, alors qu'en vérité le monde est bien souvent gris.
Les autres récents film sur l'esclavage (Twelve Years a Slave, Django Unchained) nous montraient des versions de l'histoire qui étaient porteuses d'espoir, car certains blancs y venaient au secours des noirs.
Ces films là sont humanistes, ces films là nous donnent envie de croire en la solidarité et en la compassion humaine,
Ici le personnage principal est le seul à se lever contre l'injustice. Mis à part ses frères, le monde entier est contre lui. Son frère blanc n'est qu'un individualiste, qui finit par le lâcher et le trahir pour ses intérêt personnel. Lui finit comme lynché par la population en furie, pendu sur la place publique (petit clin d'oeil à Jésus qui n'a pas fait mieux)
Voilà comment on fabrique du martyr.
Je ne remets pas en question le courage, la force intérieure incroyable qu'il faut pour prendre le risque de perdre sa vie pour les siens.
Je ne remets en question qu'il mérite d'être érigé en héros, lui dont la communauté est toujours - 2 siècles plus tard- victime d'injustice
Je préfère juste les histoires qui donnent espoir, qui incitent à se réconcilier, et pas celles qui présentent la violence comme seul échappatoire possible.
critique publiée sur https://critique-ouverte.blogspot.fr/2016/11/the-birth-of-nation.html
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Créée
le 7 nov. 2016
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