J'adore Jurassic World, je trouve que le film de Colin Trevorrow porte en son sein ce petit côté méta où l'on se moque clairement des spectateurs qui en veulent toujours plus et des entreprises de divertissements qui repoussent les limites pour y parvenir. Donc, je me suis dit, Trevorrow réalise The Book of Henry, ça peut être sympathique, on va tenter... et j'en suis sorti consterné comme une grande partie de la presse US si j'en crois les critiques.
En fait, la première heure, ça passe encore : une famille monoparentale dysfonctionnelle puisque c'est le fils aîné, génie précoce de 11 ans, qui est le socle du noyau familial et qui guide sa mère, une thématique ma foi très intéressante dont j'attendais l'exploitation avec intérêt. Et puis le casting était plutôt convaincant : Naomi Watts, Jaeden Martell (Ça) et Jacob Trembley (Room) forment une famille crédible et attachante à l'écran, donc durant cette première heure, sans trouver ça génial
surtout à partir du moment où on apprend qu'Henry est condamné par une tumeur au cerveau
je me demandais pourquoi il s'était fait démonté à ce point.
La réponse s'est en fait trouvé dans la seconde partie : ubuesque, stupide, à base de deus ex machina utilisés ad nauseam, bref, c'était con, mais que c'était con.
la jeune voisine de la famille se fait violenter par son beau-père et le génie absolu ne trouve aucune autre solution que de le tuer pour le stopper parce que, comble de l'ironie à l'insu de leur plein gré, le chef du service de la protection à l'enfance est le frère du beau-père, commissaire de la ville
et encore plus con, mort, le gamin laisse un livre et une cassette audio d'instructions pour commettre le crime parfait, et la daronne, con comme un balai, se dit qu'elle n'a pas le choix puisqu'elle ne sait plus réfléchir par elle-même vu que c'est son gosse qui lui explique jusqu'à comment s'essuyer quand elle fait caca
et cette fin, où elle abandonne le plan du fils, et que le beau-père se suicide quand même genre "le taf est fait mais on s'est pas sali les mains", nauséabond
le tout raconté avec des facilités scénaristiques de rigueur, sans jamais chercher d'alternative
je sais pas moi, mais planquer une caméra pour le filmer en train de battre sa belle-fille, c'est quand même moins compliqué que de fomenter un meurtre
et où les créateurs oublient cet adage au cinéma : "les coïncidences peuvent mettre les protagonistes dans des situations complexes, pas les résoudre".
Bref, je ne comprends pas comment Colin Trevorrow s'est épris à ce point d'un scénario aussi rocambolesque et pas crédible une seconde, j'imagine parce que ça n'avait jamais été fait avant, mais bon, n'importe quelle histoire mérite un peu de bon sens!!