Film à replacer dans son contexte socio-historique...
Nous sommes en 1968 et l'homosexualité est considérée soit comme une maladie, soit comme un crime ! Et elle le sera jusque dans les années 1990, date à laquelle l'OMS la rayera de sa liste. Aujourd'hui encore elle est condamnée dans 72 pays par des travaux forcés, des peines de prisons, de la torture et par peine de mort dans 13 pays.
Adapté d'une pièce de théâtre avant-gardiste pour l'époque, le film peut paraitre désuet aujourd'hui mais il reste cependant d'actualité quant à certains aspects. C'est en visionnant ce film que l'on peut se faire notre propre opinion quant aux changements qui ont eu lieu (ou pas) et c'est là un des ses atouts majeurs : ne pas l'avoir réinterprété et l'avoir laissé dans son jus.
La présentation des personnages est très bien réalisée, on saute d'une pièce à l'autre, on approfondit les personnages, celui qui paraissait "superficiel" devient de plus en "profond", et Joe Mantello nous gratifie d'une photographie superbe et distille au compte-goutte l'arrivée de ses personnages, pour au final , nous servir un véritable jeu de massacre.
La première partie est effectivement une comédie : bavarde et drôle mais dès lors que tous les protagonistes sont réunis avec l'arrivée de Zachary Quinto (mention spéciale) nous plongeons la tête la première dans ce qui va se transformer en un "acte ou vérité" dramatique.
Les dialogues sont de véritables perles alternant, sarcasmes, et humour.
Et on passe du stéréotype de la "folle" , du "pédé" à une vision beaucoup plus intimiste du ressenti de sa propre solitude et de sa détestation intérieure
Bref, un film qui sonne comme un "devoir de mémoire" à une époque où les homos devaient survivre dans une époque d'oppression et d'intolérance.