Ryan Murphy serait-il sur-sollicité ? Après sa série Ratched qui n'est pas à la hauteur de ses productions passées, le maître de la série LGBT+ sort simultanément un film adapté de la pièce de théâtre éponyme, au casting alléchant (on est toujours bien contents de retrouver Jim Parsons) sur fond de coming-out intéressant sur le papier. Sauf que l'on s'aperçoit vite que cette pièce de théâtre était difficilement adaptable à l'écran, résultant en une longue Cage aux folles cloîtrée dans un appartement, et qui, passés les premiers instants amusants en compagnie des deux hôtes qui s'envoient de délicieuses vacheries, tombe dans la drama-queen exagérée (que de cris et de larmes...), dans les récits des coming-out sans aucune émotion, et dont la présence de l'hétérosexuel n'est absolument pas crédible. Qui accepterait de rester dans un pareil imbroglio, surtout si l'homme en question ne peut souffrir les homosexuels, on ne comprend jamais pourquoi cet homme ne part tout simplement pas. Les personnages ne sont,pas attachants, et on les quitte sans trop savoir si leurs quatre vérités étalées en grandes pompes durant deux heures ont pu les faire changer d'avis sur leurs propres problèmes, quid de leur évolution à la fin ? Évidemment, la mise en scène est bonne, la photographie se suffit à elle-même et la musique très soul qui nous diffuse des classiques (comme Hold On I'm Coming) reste une valeur sûre qui fonctionne encore une fois. On regrette vraiment cette longueur, ce huis-clos trop renfermé, ce scénario qui tourne en rond et surtout une résignation de l'hétéro à rester dans ce chaos d'homo-clichés "grandes folles" (qu'il déteste) qu'on ne comprend franchement pas.