Nurlan (Miki Manojlovic, acteur fétiche de Kusturica), conduit chaque jour son train à travers l'Azerbaïdjan rural et la banlieue de la mégalopole de Bakou. Il y a si peu d'espace dans le bidonville qu’il traverse, que les habitants accrochent leurs cordes à linge au-dessus des voies ferrées . Au cours de son dernier trajet avant sa retraite, un joli soutien-gorge bleu se retrouve coincé sur le pare-brise de sa locomotive.. A qui appartient-il ? Nurlan se lance dans une mission incongrue : retrouver la femme à qui appartient ce sous vêtement. Il sera accompagné en cela par un Kid des temps modernes, gamin vivant dans une niche de chien le long de la voie ferrée, et dont la fonction est d’avertir de l’arrivée du train.
L'histoire est une réinterprétation poétique, drôle et touchante de Cendrillon et du Kid de Chaplin. Dans le style, on pense aussi à la poésie gentiment déjantée de Kusturica, Kaurismaki ou Bakhtiar Khudojnazarov (Luna Papa). Un film délicieux, drôle et plein d'esprit. Il y a un peu de tout dans ce film à la poésie particulière proposée par l'absence de dialogue : comédie, drame, action, suspense, érotisme, amour, espoir, exaspération, incompréhension, tristesse, cruauté, humanité...La quête de la propriétaire du soutien-gorge vire un peu à l’obsession répétitive, mais c’est fait avec beaucoup d’humour et de tendresse, de belles images et un jeu d’acteurs impeccable.
Au générique, Denis Lavant joue un apprenti conducteur qui prendra la place de Nurlan, après son départ en retraite.