Quelque peu aiguillé par les critiques dithyrambiques, j'ai voulu me faire un avis sur le film du moment "The brutalist" réalisé par un quais inconnu (Brady Corbet). Une fresque sur le mouvement architectural du brutalisme, style qui m'était inconnu, j'avoue, avant de voir le film.
Je me méfie toujours de ces films que l'on présente comme des "classiques instantanés", "de chefs d'oeuvre de la décennie". Bien m'en a pris d'aller découvrir ce "Brutalist" au cinéma, une expérience de cinéma impressionnante de part son ambition formelle et sa richesse thématique.
Une épopée de 3h35 qui imbrique la petite histoire dans la Grande. Un film qui parle dès lors du brutalisme, de notre rapport à l'art et de la passion dévorante pour celui-ci mais pas que. "The brutalist" se double d'une passionnante réflexion sur l'après Shoah et la reconstruction du peuple juif.
Un peu à la manière de "There will be blood" de Paul Thomas Anderson, "The brutalist" est également une fresque épique sur la face sombre du capitalisme, un fruit pourri de l'intérieur qui broie ces êtres en quête du fameux rêve américain.
Esthétiquement, le film est renversant avec un montage et une photographie somptueuse. Seulement 10 millions de dollars de budget pour un résultat qui met à terre des centaines de blockbusters au budget faramineux. Le tout est accompagné par une musique à la fois douce et inquiétante composée par Daniel Blumberg.
Brady Corbet peut également compter sur des acteurs et actrices de premier plan. D'un Adrien Brody habité par son rôle de László Toth à une émouvante Felicity Jones (qui m'a particulièrement impressionné dans sa dernière scène du film).
Malgré toutes ces éloges, le film n'est pas exempt de quelques défauts tel que quelques longueurs et un épilogue confus pour ma part. Des petits reproches qui ne sont pas grand chose face à cette œuvre massive et rare pour notre époque. Un long voyage que je ne suis pas prêt d'oublier.
Bref, un film à voir, de préférence au cinéma, pour s'en faire un avis.