Eytan Fox aime cultiver le paradoxe, son film oscille entre insouciance et désespérance. Il est difficile en effet d’être jeune au moyen-orient, et même à Tel Aviv, « la bulle » où, malgré le poids des traditions, chacun essaie de vivre « libre ». Plus difficile encore d’assumer une homosexualité en toute quiétude. Et pourtant, cela semble possible comme nous le montre la première partie du film, traitée à la manière d’un sitcom. La vie y semble même facile et légère comme une bulle de champagne… On en oublierait même les conflits inter ethniques, les croyances… Mais c’est sans compter sur la dure réalité. L’élément déclencheur sera l’arrivée de Ashraf, Palestinien dont Noham jeune israélien tombe éperdument amoureux. De leur histoire ressurgira dans la bulle (la ville/leur vie) les vieux clivages, les vieilles rancoeurs.
Ce film est admirablement construit. La progression d’un drame inéluctable se ressent dès le départ malgré l’apparente légèreté. Le ton général est très bien ciblé et pertinent, et l’on s’attache énormément à la destinée ces jeunes gens dont l’apparente futilité n’a d’égale que leur envie de vivre librement et dans une paix même précaire.
Il est toutefois à déplorer que l’originalité du propos soit quelque peu sabordée par une fin trop démonstrative et poussive. Plus elliptique, elle aurait renforcé l’audace du discours qui faisait l’originalité de ce film. Dommage.