Pourtant, à défaut de vraiment passionner ou de faire flipper dès le départ, "The Bye-Bye Man" commence plutôt bien avec une séquence pré-générique qui, si elle n'est pas tendue, insuffle suffisamment de questions pour qu'on ait envie d'en savoir plus. "Leigh Whannel" se trimballe dans son quartier de 1969, fusil à pompe à la main et dézingue tous ceux qui connaissent Son nom et en ont parlé. Simple, direct et relativement efficace. Le problème, c'est qu'on bascule ensuite de nos jours, avec trois blaireaux (deux super potes d'enfance et la nana de l'un d'eux) qui, parce qu'ils ne veulent pas vivre sur leur campus, décident de louer une grande maison un peu creepy dans laquelle ils trouvent une table de chevet dans laquelle est inscrite de façon obsessionnelle la mention "N'y pense pas ! Ne le dis pas !" avant que l'un d'eux ne découvre en dessous de cette dernière l'inscription "The Bye-Bye Man". Après avoir pendu la crémaillère et fait un match de baseball dans la nuit et le froid (ok), ils décident de faire une petite séance de spiritisme (pourquoi pas) au cours de laquelle le héros prononce le nom du Bye-Bye Man (pas futé) et à partir de là, ça commence sévère à dégénérer. (forcément)
Enfin, ça c'est sur le papier. Parce que dans les faits, on ne voit pas grand chose à part trois mongolos qui donnent l'impression d'être défoncés pendant tout le film et qui gesticulent dans tous les sens pour faire croire qu'il y a une vraie histoire. On voit bien l'intention de départ de surfer sur la vague des néo-boogeyman tendance "Sinister" et de nous proposer un nouveau personnage bien terrifiant et énigmatique, sauf que cela requiert un certain talent et une audace initiale. Sauf que là, rien de tout ça, nous sommes au bout de la logique de l'exploitation cynique du film d'horreur indé pour ados décérébrés. On ne dit pas que les ados sont stupides attention, on dit juste que les studios les prennent pour des abrutis.
"Le Bye-Bye Man" se rêverait bien en nouveau "Freddy Krueger", et il en a le potentiel. Le problème ne vient pas vraiment du concept, intéressant encore une fois, mais bel et bien de la décision des producteurs d'en faire un film tous publics. Alors qu'à la base, c'était un film classé R. Résultat, on ne comprend rien tant le film a été charcuté pour ne pas subir le couperet de la classification tant redoutée. Plusieurs séquences se terminent de façon incompréhensible, passant du coq à l'âne en défiant tout logique narrative, les personnages se contredisent, la mythologie n'est jamais clairement exposée et, au final, on s'en fiche pas mal de ce qui se passe.
Pire que tout, on ne comprend même pas les motivations du "Bye-Bye Man". Alors oui, il y a bien un petit discours sur le principe de la rumeur, le refoulé, la névrose et la paranoïa mais encore aurait-il fallu que ce soit un minimum expliqué et assumé. Là, on ne sait même pas ce que le film veut nous dire. D'où vient le Bye-Bye Man ? Pourquoi vient-il en train ? Pourquoi est-il accompagné d'un chien décharné ? C'est quoi cette histoire de pièces de monnaie anciennes qui apparaissent ? Nous n'en saurons pas plus....