Produit hors des grand studio Américain, "The Canyons" fut un échec lors de sa sortie en salle. Le fait qu'il soit en dehors du circuit hollywoodien lui confère certes une plus petite aura, mais il lui confère surtout une plus grande liberté d'expression, et sa Paul Shrader l'a bien compris. Critiquer de nanar ou bien de téléfilm érotique, très peux sont ceux qui on vu en "The Canyons" cette petite étincelle qui en fait un petit miracle du cinéma, c'est un film qui n'à peur de rien, et rien que pour cela, il est un film digne.
Loin du chef-d'oeuvre, il est aussi loin du flop. Je qualifierais ce film de jusqu'au boutiste, je m'explique :
D'entrée le film ouvre sur des cinémas à l'abandon, en ruines, désert et cela délivre un message, la mort du cinéma. Comment peut-on reprocher la vacuité d'un film, si ce dernier revendique la mort de l'illusion cinématographique dès les premières scènes ? Les personnages sont vides, et non absolument rien à montrer à par eux-mêmes. Les images du film ne racontent rien de plus que ce qu'on voit à l'écran, la réalité des choses. "The Canyons" est un meta-film, il nous montre le côté "public" des choses à travers un simple métrage. Lyndsay Lohan, ex "Disney Girl" se voit complètement botoxée, droguer, paumer mais, qui tente encore de garder son lifestyle californien ultra bling-bling, et James Deen, l'acteur porno proclamé le "Rocco Siffredi américain" n'est autre qu'un gros macho accro au sexe totalement désabusé. Quant à Shrader, il nourrit l'aspect nihiliste et cynique de son film avec une bande-son coldwave et pour finir Ellis rajoute sa petite touche meurtrière. Comment blâmer un film qui ne parle que de lui-même et de son casting "jet-set" vus que c'est exactement l'essence même du métrage ?
D'une véritable sincérité, le film parle de cette actrice ratée, de ce jeune comédien qui court les castings sans résultats, de ce producteur qui se retrouve là dedans par occupation et non par passion... les oubliés du système en quelques sortes. Cette oeuvre dépeint un univers dur, où peut de personnes sont privilégié et beaucoup voit leurs rêves et leur vie anéanti, mais il dépeint un univers bien réel, celui dans lequel le cinéma est mort. Cynique, nihiliste, déstabilisant et cruel, "The Canyons" ne laissera pas indifférent.