En juillet 2021, je découvrais le travail de serveuse dans un petit restaurant italien de quartier dans lequel j’allais en famille depuis toute jeune. C’est alors que j’ai explorer l’envers du décor de la restauration. Lorsque je recevais mes lasagnes, du haut de mes trois pommes, à l’heure du dîner un jour d’été, j’étais très loin de me douter de ce qu’il se passait réellement en salle, derrière le bar ou en cuisine. C’est alors que je me rappelle m’être dit : «  c’est drôle que l’on ai jamais réalisé de film sur les derrières de l’organisation d’un restau». Et c’est ainsi que j’ai été (devancé et) très agréablement surprise par « The Chef », qui retranscrit parfaitement le milieu.
Tout d’abord, le rythme rapide de l’action nous donne d’emblée le ton de ce dans quoi nous nous impliquons :
Le « rush » de la restauration; par ce qu’il n’existe pas d’autres mots pour décrire cette atmosphère rapide marquée par une tension constante; est ainsi impeccablement démontré par l’experience immersive qu’offre le long métrage filmé en plan séquence. La bande sonore accompagne parfaitement l’immersion grâce au son territoire du restaurant qui nous réveille et nous fait reprendre notre rôle formel (bien que fictionnel) de restaurateur.
Nous accompagnons ainsi chacun des personnes dans leur singularité à travers les différentes pièces du restaurant. Nous comprenons que le travail est fastidieux mais aussi que, même si nous avons tendance à oublier l’humanité de ceux que l’on aperçoit quelque minutes lors de notre moment convivial autour d’un bon repas, ils sont des individus qui ont des vies toute aussi particulières que la nôtre. Sans parler de maltraitance ou d’irrespect, j’évoque plutôt la barrière du service et de la politesse qui se dresse entre un client et le reste d’une équipe en restauration. Et le réalisateur démontre bien que dans ce métier humain, (en contact constant avec les autres) il est parfois compliqué de différencier sa vie privé qui vient envahir son lieu de travail.
Le stress du rush peut être dur à surmonter, ainsi le cinéaste continu de mettre en valeur l’humanité de ses personnages en les faisant exploser, ils libèrent violemment la pression qu’ils contiennent au plus profond d’eux même. Il utilise d’ailleurs divers moyens qui seront propres à chaque personnages pour souligné leurs personnalités diverse (la colère pour la plongeuse, la tristesse pour la manageuse, la gourde pour Andy…).
Les acteurs sont bon et les images sont sublimées par les couleurs chaleureuses des cuisines et du restaurant tamisé ce soir de réveillon.
Ce long métrage, est pour moi, la remarquable représentation d’un monde que l’on a peu eu l’occasion d’explorer de la sorte.

Lou-Anne-Azaria6
7

Créée

le 1 févr. 2022

Critique lue 110 fois

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