Brassant quarante ans de réfs SF dans l’espace (de la saga Alien aux jeux Dead Space en passant par Gravity de Cuaron), The Cloverfield Paradox ne brille certes pas par son originalité mais a le mérite d’atteindre ses objectifs : construire un nouveau pont dans le lore de Cloverfield tout en restant une œuvre qui se suffit à elle -même.
Au niveau du casting, le film est avant tout porté par le couple Hamilton, l’un sur Terre (Roger Davies), l’autre dans l’espace (Gugu Mbatha-Raw). Leurs réelles motivations ne sont dévoilées qu’au deux-tiers du film et crée un enjeu empathique supplémentaire qui est le bienvenu en regard du manque de caractérisations et des clichés dont souffrent les autres personnages (le commandant américain, le russe fourbe, l’italien enjoué, le brésilien très croyant…).
La réalisation et la photographie demeurent classiques. On ne louera que peu de plans pour leur esthétique mais on appréciera l’efficacité de la mise en scène qui permet au film d’être lisible de bout en bout.
C’est que les qualités du film se trouvent ailleurs. Dans le rythme des péripéties tout d’abord qui ne cessent de s’enchaîner à partir de la surchauffe de l’accélérateur à particules. Le phénomène quantique qui s’en suit permet aux scénaristes de laisser libre cours à leur imagination donnant lieu à quelques bonnes surprises (la fusion des corps avec la station) et d’autres moins bonnes (chestburster trop attendu ?). Le rythme reste élevé jusqu’à la fin et l’on arrive même à passer sur l’interprétation ridicule de la trahison du personnage de """ Jensen """ (ce regard avant de passer à l’action????).
Ces péripéties sont d’ailleurs l’occasion de découvrir quelques petites trouvailles technologiques comme l’imprimante 3D hyper fonctionnelle ou le métal à séchage rapide.
Des péripéties que l’on trouvera également sur Terre puisque le film fait le pari de narrer en parallèle le destin des habitants, raccrochant ainsi les wagons avec l’intrigue de la saga. Un pari à moitié réussi puisqu’on en apprend très peu sur la situation au sol jusqu’au fameux retournement de situation de fin qui à défaut d’être imprévisible a le mérite de nous scotcher à notre écran après l’happy end.
En conclusion, une très bonne série B qui donne envie d’en savoir vite plus sur le sort de la Terre face au paradoxe !