The Company Men
6.3
The Company Men

Film de John Wells (2010)

Pour son premier long-métrage en tant que réalisateur, John Wells -connu comme producteur de cinéma sur Doom ou I'm not there et comme producteur exécutif de la série Urgences- s'intéresse à un sujet pas évident et rarement traité : le chômage.
Mais dans The Company, pas question de faire dans la facilité, de faire pleurer dans les chaumières. Wells, également scénariste, ne choisit donc pas l'employé d'une usine qui risque de se retrouver dans la rue, il préfère s'attarder sur le cadre moyen d'une multinationale licencié suite à un plan social.

On va donc suivre pendant 1h40 Bobby Walker, employé d'une World Company fabriquant notamment des bateaux, victime d'un licenciement de masse en pleine période de crise financière. Bobby est un cadre aisé, il a une belle maison en banlieue de Boston, se vante de jouer au golf le matin avant d'aller bosser et est passionné par son métier au point d'en délaisser sa jolie femme et son jeune fils. Quand son monde s'écroulera, il tentera de sauver les apparences, cachant son licenciement à sa belle-famile, et passera ses journées dans une société privée destinée à l'aider à retrouver un emploi.

Le film nous permet d'ailleurs de découvrir que le système américain est différent du nôtre. En effet, Bobby touchera quelques mois de salaires avec son licenciement mais aussi quelques mois payés par son employeur dans une sorte de Pôle Emploi privé dans lequel des gens enchainent les ateliers d'une coach hallucinante d'inintérêt et passent leur temps à tenter de décrocher un boulot.

A l'histoire de Bobby viendra s'ajouter celle de deux de ses supérieurs, qui ne tarderont pas à le rejoindre dans la galère, l'un s'étant accroché le plus longtemps possible à son boulot et l'autre, presque au sommet de l'échelle, dont les évènements lui auront permis de se remettre en cause et de penser enfin un peu à l'éthique et pas seulement à l'argent.

Pour filmer cette Amérique sans doute trop méconnue dans la Vieille Europe, John Wells s'offre un casting de choix : Ben Affleck dont on s'est longuement moqué sans doute à cause de quelques choix cinématographiques douteux prouve une nouvelle fois qu'il est un excellent acteur et est accompagné par Chris Cooper et Tommy Lee Jones, tous deux en pleine forme. En plus de ce trio, il faudra compter sur un petit rôle offert à Kevin Costner, incarnant ici un ouvrier travaillant à son compte dans le batiment, très à gauche, et qui servira à démontrer à John Wells qu'on n'est finalement pas plus mal dans une petite entreprise, en bas de l'échelle, que dans une grande multinationale où l'on est finalement traité comme des moins que rien et ce, quelle que soit sa position.

Bénéficiant d'une réalisation sobre mais soignée, The Company Men est donc une surprise intéressante, traitant d'un sujet peu évoqué et ne versant jamais dans la facilité ni les clichés. On pourra lui reprocher peut-être un happy end facile comme le public américain les aime. Mais finalement, toute personne passée par la case ANPE se sentira touché par le film, et appréciera ce sourire final. Comme quoi, tout finit par s'arranger.
cloneweb
7
Écrit par

Créée

le 31 déc. 2010

Critique lue 670 fois

10 j'aime

cloneweb

Écrit par

Critique lue 670 fois

10

D'autres avis sur The Company Men

The Company Men
Sylfaen
5

Critique de The Company Men par Julien Camblan

Une longue tranche de vie sur les licenciements et ce qui vient après. On y apprend qu'il y a une vie pendant et après le chômage, que la famille c'est important, qu'on s'en rappelle plus facilement...

le 5 avr. 2011

19 j'aime

The Company Men
SlashersHouse
6

Foi, courage et enthousiasme.

Toutes les catastrophes finissent toujours par donner naissance à des oeuvres cinématographiques, et après celle du 11 Septembre, c'est au tour du krach de 2008 d'être à l'honneur. Le film...

le 27 mars 2011

10 j'aime

5

The Company Men
cloneweb
7

Critique de The Company Men par cloneweb

Pour son premier long-métrage en tant que réalisateur, John Wells -connu comme producteur de cinéma sur Doom ou I'm not there et comme producteur exécutif de la série Urgences- s'intéresse à un sujet...

le 31 déc. 2010

10 j'aime

Du même critique

Die Hard : Belle journée pour mourir
cloneweb
2

Critique de Die Hard : Belle journée pour mourir par cloneweb

On ne va pas y aller par quatre chemins : Piège de Cristal, sorti en 1988, a inventé le film d’action des années 90. Bruce Willis lui doit sa carrière post-Clair de Lune et nous une tripotée de...

le 15 févr. 2013

169 j'aime

24

Prometheus
cloneweb
5

Critique de Prometheus par cloneweb

Ridley Scott est un réalisateur adulé mais pourtant, en y regardant de plus près, on se rend compte qu'il a quand même une carrière en dents de scie à tendance plongeante. Les premiers longs-métrages...

le 28 mai 2012

86 j'aime

20

Raiponce
cloneweb
8

Critique de Raiponce par cloneweb

Évoquée dans le documentaire « Waking Sleeping Beauty », les studios Disney ont eu une période fastueuse jusqu'à la fin des années 90. L'entrée dans les années 2000 s'est fait plus douloureusement...

le 9 nov. 2010

83 j'aime

3