L'envers du rêve américain
Le rêve américain, c'est beau, c'est chic
Dans une première partie, le film s'attache à nous faire découvrir le rêve américain que vivent les trois hommes. Ils gagnent tous beaucoup d'argent, ils ont de belles baraques, de belles femmes et des enfants qui vont l'école/université mais tout bascule du jour au lendemain.
Le PDG de l'entreprise où travaille nos trois héros décident de mettre en place un plan pour supprimer les sur-effectifs. Le plus jeune des trois, Bobby Walker, en fait les frais le premier mais il sera rapidement suivi par les deux autres. Le film est intéressant car il nous délivre un portrait du malaise lié à la perte de travail sans oublier de critiquer cette volonté de profit inhumaine (ou peut-être finalement si humaine) des entreprises.
... mais attention au retour du bâton
Ce sujet vaut le coup d'oeil car rarement abordé dans le cinéma américain. En se faisant virer, chacun des personnages réagissent de façon différente, l'un de façon violente, l'autre en refusant d'affronter la situation. Le film s'intéresse surtout à l'histoire de Bobby Walker, on y voit sa recherche frustrante de travail et son ego mis à mal.
En somme, on pourrait retenir comme morale de l'histoire : en vivant aux States, mieux vaut être célibataire, en bonne santé et sans enfants.
Une certaine longueur une fois la première moitié du film passé
Le film souffre de gros problèmes de rythmes. Souvent il ne se passe pas grand chose, on voit Tommy Lee Jones coucher avec Maria Bello (petit coquin), les personnages râler, travailler dans un chantier, chercher du travail et s'ennuyer.
Mais on peut difficilement faire autrement car John Wells voulait mettre en avant le long processus de déprime que subissent les personnages. De ce côté, c'est réussi mais encore une fois quel dommage de s'être concentré sur Ben Affleck, dont l'histoire est finalement trop classique (difficile de ne pas deviner ses intentions et les péripéties clichées qui vont suivre), plutôt que Chris Cooper, sa situation étant bien plus dure (difficile de retrouver du travail à 60 ans passé).
Le film s'accélère vers la fin avant d'aboutir avec un final un peu facile.
Notons la présence d'Eamonn Walker. Quel plaisir de revoir cette bouille qui nous avait envoûté dans les dernières saisons d'OZ. Par contre, qu'est-ce qu'il a pris niveau tour de ventre.
Un drame servi par trois acteurs de haut niveau mais souffrant de quelques longueurs et d'une histoire principale moins intéressante que les autres.
Sa scène culte : aucune.
Note : 6/10