The crossing, part one, de l'immense John Woo, c'est:
1. Une invention de mise-en-scène à chaque plan. Avec quelques uns des plus beaux plans de l'histoire récente du cinéma. 2. Le montage de David Wu, fidèle parmi les fidèle, avec ce style unique et inimitable fait de nombreux ralentis tous différents (je veux dire, avec une temporalité différente, plus ou moins prononcé selon l’instant et le point de vu adopté, mais aussi avec une "consistance" qui leur est à chaque fois propre, un scintillement, une persistance travaillée à l'image près).
3. Une histoire de la Chine en plein vingtième siècle, faîte d'occupation japonaise, d’effondrement du nationalisme, d'important mouvement des populations... Une histoire largement méconnue chez nous et qui rend le film si marginal qu'aucun distributeur ne s'est osé à le proposer à l'hexagone. Ça, et probablement le fait que le film s'est méchamment viandé au box office américain et, plus que tout, au box office chinois, le public d'alors lui préférant le Tender Woman ("Woman who flirt", selon le pays) de Ho-Cheung Pang et les pingouins du Madagascar de Dreamworks. Triste sort.
4. Le film, complexe, large, bouleversant, est un trésor que je ne saurais vous conseiller de trouver et de voir, par tout les moyens, surtout si vous êtes un inconditionnel du cinéaste. On y retrouve toute ses thématiques et ses obsessions, comme ces goélands, réminiscentes colombes, accompagnant le ferry de Taiping dont la seconde partie de The crossing (la traversée) racontera le naufrage... Terrible mise en abyme si il en est.
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