Un super-héros "normal"

Je n'avais ni aimé Batman Begins ni The Dark Knight. Je m'étais toujours dit que c'était à cause de la maladie qui touche pas mal de films de Christopher Nolan : la boulimie scénaristique. Mais en voyant The Dark Knight Rises j'ai réalisé un nouveau défaut, particulièrement présent dans cet opus : Nolan travestit constamment son film de super-héros pour essayer d'en faire un film "normal". Il n'y a qu'à prendre l'exemple de Catwoman, elle n'est jamais présentée sous ce nom et ses oreilles sont en fait ses lunettes hi-tech quand elles les relèvent... mais putain faites lui un masque avec des oreilles de chat comme dans la BD ! Et ce point vaut également pour un autre personnage (mais je spoile pas vous verrez bien à la fin). Et ensuite je me suis dit qu'en fait c'est ce qui m'avait gêné depuis le début. Un Gotham City ressemblant comme deux gouttes d'eaux à Chicago (un peu normal c'est tourné la bas), les combats irregardables filmés "réalistes" à la Jason Bourne (ça fait sérieux), et surtout cette obsession constante de Nolan de faire un film "adulte", d'ancrer le film dans notre époque, de parler de la crise (ça fait bien). La boulimie scénaristique, elle, est toujours là, avec des personnages à foison et un manque de focus total sur la trame principal. Autre problème, on est quand même en face d'un film qui a coûté 250 millions de dollars, et le budget n'est pas vraiment présent à l'écran. Pire, les effets ne sont pas toujours ultra convaincants ! Incroyable en 2012 pour un film censé être la nouvelle référence visuelle.
Ah et oui, on s'embête toujours autant sinon (c'est important de faire plein de scènes de dialogues sérieux, on fait un film sérieux !). Et ne cherchez pas une scène d'action potable, vous n'en trouverez pas.
Bref un nouveau ratage pour moi, mais je ne suis pas surpris. Et si on a à faire un classement je mettrais quand même TDK devant celui-là (TDK avait un méchant charismatique au moins, pas un mec avec un masque en forme de cul et un accent british parlé dans un bocal).