J'avais aimé Batman Begins et adoré The dark knight par la suite. Comme de nombreux fans, j'attendais avec impatience le dernier opus, même si quelque part je me disais que l'apparition de Bane au détriment du joker rendrait le film moins bon. C'est vrai que le joker était LE héros négatif par excellence, et même dans les comics, je crois que c'est de loin le personnage le plus intéressant. Mais passons, et prenons les choses pas à pas.
L'entrée dans le film se fait assez rapidement, et même si la première moitié du film peut sembler plus lente et plus dramatique, l'apparition des tête-à-tête et les nombreuses révélations rappellent qu'il ne s'agit pas seulement d'un film lacrimogène, mais que...c'est Batman quoi. Pourtant, j'ai apprécié ces moments intimes, particulièrement ceux entre Alfred et Bruce, la prestation de Michael Cane étant tout à fait remarquable à nouveau. Même le caractère du majordome, qui prenait une place secondaire d'habitude, ayant pour rôle seulement d'ouvrir la porte et faire deux, trois recherches, est développé suffisamment pour qu'on remarque sa douleur et son attachement vis-à-vis de la personne qu'il aime par-dessus tout.
Par la suite, le film suit une trame plus ou moins logique, même si l'histoire du réacteur et l'apparition d'une certaine Miranda Tate semble un peu floue au début. D'ailleurs, le passage amoureux entre Tate et Bruce dure à peine une dizaine de minutes, alors qu'il aurait pu être beaucoup plus développé; Wayne n'en a plus rien à foutre de Rachel et la lâche pour une meuf qu'il a rencontrée y'a pas mal de temps ? Enfin, c'est compréhensible, mais pourquoi, comment, ses sentiments pour Miranda se résument au sex ou bien c'est plus que ça ? Bref, ça aurait pu être détaillé...
Mais peut être que Nolan n'a voulu que montrer différentes facettes de Bruce, essayant de le rendre peut être plus humain que jamais. Pour une fois, on croit enfin voir le type vraiment amoureux (quoique...), alors qu'on était habitués à le voir traîner avec des putes un peu tout le temps.
L'apparition de Selina Kyle est un autre point fort du film. C'est assez étonnant de la voir dès le début dans le manoir des Wayne et son premier dialogue avec Bruce est tout à fait réjouissant. Par la suite, on remarque que le jeu d'Anne Hathaway est presque excellent et même si l'aspect de Catwoman n'est pas celui qu'on attendait, son caractère malicieux, virulent et séduisant répond parfaitement à nos conceptions.
On remarquera encore une fois l'apparition de ce bon vieux Fox, qui même après la retraite de Batman continue de produire des joujoux très performants.
A souligner aussi la présence de Blake, un brave policier dont l'identité est presque aussi mystérieuse que celle de Bruce. Et en plus, il sait qui est Batman.
Le commissaire Gordon est toujours là, et malgré sa présence plutôt courte dans le film (par rapport aux précédents), il prend une place toujours aussi importante, et Nolan fait ressortir chez lui aussi cette dimension sentimentale.
On arrive enfin à Bane. Le méchant par excellence, pas du même genre que le joker (c'est normal après tout), et très ressemblant à tous les autres méchants qu'on peut s'imaginer: grand, fort et puissant. Une sorte de catcheur auquel on attribue un masque juste pour faire style. Sa voix modifiée semble être une imitation burlesque de celle de Darth Vader, avec une certaine touche d'humour dans la voix. Mais mine de rien, sa présence n'est pas aussi déplaisante, certes on n'arrive pas à s'attacher à lui comme on faisait avec le Joker, mais il est bien comme il est ce Bane. Et il a même des sentiments le pauvre bonhomme.
Je crois avoir fait le tour des personnages marquants de l'histoire, sans en avoir révélé les quelques twists de l'histoire. Et oui, car il y en a eu quelques-uns. Bon, je dois avouer que ceux du début ne sont pas vraiment des twists, mais plutôt des petites surprises, mais celui final était vraiment inattendu. Pour ceux qui ne connaissaient pas la vraie histoire de Ra's al Ghul, bien sûr. Alors que je savais que Talia était sa vraie fille, j'étais tombé dans le piège pondu par Nolan, avec Bane fils de Ra's.
C'était une belle révélation en plus, j'étais vraiment enthousiasmé de découvrir la liaison entre Bane et l'ancien maître de Bruce, mais voilà que Nolan refait toute l'histoire, en un coup de poignard. Sacré Nolan.
Pour résumer, même si parfois le film semble manquer de profondeur, ou plutôt, il semble atteindre la perfection mais à cause de petits détails, et d'absence de quelque chose que je ne peux pas nommer, il n'y arrive pas. Le seul qui a été le plus près à été son prédécesseur, TDK, et c'est peut être pour ça que certains peuvent être un peu déçus. Parce que s'il n'y avait pas TDK avant, TDKR serait beaucoup, beaucoup plus apprécié. Néanmoins, je crois que Nolan a répondu à toutes nos attentes. Un peu moins d'action pour révéler les différentes facettes de tous les personnages clés de l'histoire, les dialogues émouvants entre Alfred et Bruce, accompagnés de l'aveu que Batman fait à Gordon, et toute cette assemblée de personnages aussi complexes joués de façon excellente par toute cette ribambelle de très bons acteurs (que Nolan recycle à chaque fois), le tout accompagné par la musique sublime de Hans Zimmer, tous ces éléments là, ils font de ce film la juste fin pour Batman.
Ou bien, est-ce la fin ou pas ? La fin est aussi ambïgue que celle dans Inception, et encore une fois Nolan nous laisse le choix d'interpréter comme nous voulons. Une juste fin, typique pour lui, à la suite de laquelle je ne peux que m'incliner et applaudir.